Les Entreprises adaptées de plus en plus sollicitées...
35 000 salariés handicapés dans le secteur marchand concurrentiel et réalisent 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Le nombre d’entreprises adaptées a été multiplié par sept en 25 ans
Le nombre de demandeurs d’emplois handicapés a augmenté de 14% en un an. Résultat : les entreprises adaptées n’ont jamais été aussi sollicitées et poussées selon le constat qui sera fait au congrès de l’Union nationale des entreprises adaptées(UNEA) les 19 et 20 juin à Saint-Malo. « Outre les handicaps physiques, liés aux accidents de la vie ou du travail, nous constatons une hausse des handicaps psychiques causés par le stress en entreprise », explique Sébastien Citerne, directeur de l’UNEA, qui fédère plus de deux tiers des quelque 700 entreprises adaptées. Leur spécificité ? elles emploient plus de 80 % de travailleurs handicapés et sont aux 2/3 lancées sous forme d’association, beaucoup dans les travaux paysagers, le nettoyage, le conditionnement et la mécanique industrielle. Elle réalisent 1,5 million de chiffre d’affaires en moyenne et emploient 34 salariés à 93% embauchés en CDI.
En 25 ans, leur nombre a été multiplié par sept et il continue d’augmenter pour répondre aux attentes croissantes du public concerné. Elles tentent de pallier le fait que, malgré l’obligation légale de compter 6% de travailleurs handicapés dans leurs effectifs, 20% des entreprises classiques n’en recrute aucun.
Aujourd’hui, les entreprises adaptées emploient 35.000 salariés handicapés dans différents secteurs marchands concurrentiels sur lequel elles réalisent 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Contrairement aux personnes handicapées employées dans un ESAT (établissement et service d’aide par le travail), percevant une indemnité de l’ordre de 55% du SMIC, les salariés des entreprises adaptées bénéficient des règles salariales de droit commun (100% du SMIC) et des conventions collectives. Confrontées à un manque de compétitivité lié à leurs contraintes elles perçoivent de l’Etat une aide au poste (13 730 euros par an et par salariés).
C’est le cas de Flavien à Lunéville (Meurthe et Moselle), spécialisée dans la parfumerie et les produits d’entretiens. « La productivité des travailleurs handicapés est inférieure à celle des salariés valides, il faut plus d’encadrement et adapter les postes de travail, ce qui renchérit nos coûts. Mais nos clients sont sensibles aux valeurs sociales et solidaires que nous portons, et à l’origine française de nos produits et des matières premières utilisées », explique Frédéric Kotz-Hernandez, directeur général de cette société qui emploie une quarantaine de handicapés, pour un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros.
KPMG a récemment publié une étudequi chiffre les retours sur investissement des aides aux entreprises adaptées : à partir d’une rémunération de 16 743 euros brut par an, un euro investi par la collectivité pour l’emploi d’une personne handicapée lui est retourné sous forme de recettes fiscales et sociales estime l’étude pour qui le dispositif doit être développé. Pour développer ces secteur, l’UNEA voudrait notamment faciliter l’accès des entreprises à la Banque Publique d’Investissement, qui dispose d’une enveloppe de 500 millions d’euros dédiée à l’économie sociale et solidaire.