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LE BLOG DU CAC-FORMATIONS

Reconnaissance des compétences en Blanchisserie

4 Décembre 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #Certifications & VAE

À l’atelier blanchisserie de l’Esat Georges Couthon, Christine Ternois surveille la pendule. Elle s’apprête à présenter devant un jury le livret de compétences rédigé avec l’aide de sa monitrice, Murielle Lourdel. Engagée dans le dispositif de reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE), Christine espère se voir décerner son “diplôme”, une attestation descriptive de compétences, qui couronnera ses efforts et fera la fierté de ses parents. C’est aussi pour sa fille qu’elle souhaite obtenir cette reconnaissance, « pour montrer que je suis capable de le faire ». Cette démarche d’accompagnement des travailleurs handicapés vers une reconnaissance de leurs compétences est issue d’une expérimentation menée en Bretagne depuis dix ans, et qui essaime en France à l’aide du réseau Différent et compétent.

Un dispositif global
Nicolas Bordet, directeur du pôle travail adapté de l’établissement public social et médico-social (EPSOMS), a eu l’idée de l’implanter en Picardie. D’abord initié sous l’égide d’un programme financé par le Fonds européen de développement régional, le dispositif a été soutenu en 2013 par l’ANFH et Unifaf, ce qui a permis la formation de directeurs et de moniteurs. Car pour que le dispositif fonctionne, il faut que tous s’approprient les démarches de professionnalisation des travailleurs. Une formation de deux jours est ainsi proposée aux directeurs, afin qu’ils définissent l’ingénierie stratégique, organisationnelle et pédagogique nécessaire au déploiement de la démarche. Les moniteurs d’atelier sont quant à eux formés pendant dix jours : ils prennent connaissance des référentiels métiers (une douzaine sont concernés à l’heure actuelle) et des modalités de la reconnaissance des compétences, afin d’accompagner les travailleurs dans la valorisation et le développement de ces compétences.

Trois titres
L’originalité du dispositif est en effet de partir des compétences des travailleurs et d’affirmer que « personne ne sait “rien” faire ». Le référentiel de droit commun qu’est le CAP a été décliné en trois items : « concret » (je montre ce que je fais), « abstrait » (j’explique ce que je sais faire) et « transfert » (je montre comment je mets en œuvre ma compétence ailleurs). Les moniteurs d’atelier identifient des travailleurs susceptibles de s’inscrire dans la démarche et leur proposent un accompagnement.

Effet boule de neige
Philippe Bailly avance une analyse : « Les moniteurs retrouvent un sens à leur métier : l’Esat, c’est l’économie et le social. Là, ils ont redécouvert le social sans abandonner l’économie ». Pour Alexandra Eloi, coordonnatrice du réseau picard Différent et compétent, engagée par l’EPSOMS, c’est toute la structure qui en sort transformée. « Il y a des échanges de pratiques entre moniteurs lors des formations, entre ceux qui viennent des Esat, des IME, etc. Chacun sort de son atelier, réfléchit sur son travail. Les travailleurs sont valorisés pour leurs compétences, les moniteurs pour leur travail de terrain et les établissements s’inscrivent dans une dynamique. Ça crée du lien, c’est porteur. » À tel point que, 26 établissements picards sont engagés dans la démarche, et 150 RAE sont attendues, contre 27 en 2010.

Texte complet à retrouver sur la brochure du Prix ANFH .

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