Blocs de compétences et compte personnel de formation
L’éligibilité des “blocs de compétences” au compte personnel de formation en débat...
Les “blocs de compétences” peuvent-ils individuellement figurer dans une des listes de certifications éligibles au compte personnel de formation ? C’est l’une des questions soulevées lors de la Matinée d’actualité organisée par Centre Inffo lC’est effectivement un point qui doit être réglé, a indiqué Alain Druelles, directeur adjoint éducation-formation du Medef, représentant ici le Comité paritaire national de l’emploi et de la formation (Copanef) : “En tout état de cause, si une certification est inscrite sur une liste, il serait logique que ses composantes soient également éligibles au compte personnel de formation.”
En effet, pour qu’une formation soit éligible au compte personnel de formation, deux conditions cumulatives sont à remplir : tout d’abord, que la qualification soit répertoriée soit au RNCP [1], soit à l’inventaire des certifications, soit en tant que CQP [2], ou qu’elle figure dans un CPRDFP (contrat de plan régional de développement des formations professionnelles), en région. Deuxième condition : qu’elle figure dans une liste nationale, régionale ou de branche. Le découpage de la certification en composantes dites “blocs de compétences” permettrait que le CPF puisse viser tout ou partie de la certification.
Éligibilité des composantes de certifications
George Asseraf, président de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), travaille avec la DGEFP (Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle) pour déterminer la manière dont ces blocs pourraient être inclus dans les listes éligibles : “À titre personnel, je souhaite pouvoir voir figurer des blocs de compétences indépendamment de la certification prise dans sa globalité. Les composantes existent en dehors de la certification, ce qui justifierait d’adopter l’hypothèse d’une éligibilité sans que la certification le soit elle-même. La réflexion est en cours, nous devrions avoir une réponse assez rapidement sur ce point de la part de la DGEFP.”
Un éclaircissement qui semble nécessaire pour permettre aux organismes de formation et aux Universités d’avancer dans leur travail d’ingénierie de la certification, comme l’explique Alain Gonzalez, président de la Conférence des directeurs des Services universitaires de formation continue : “L’enjeu est de savoir comment découper nos diplômes nationaux et nos diplômes universitaires afin de les décliner en blocs de compétences pour les rendre éligibles au compte personnel de formation.”
Listes éligibles : la valeur d’usage des certifications comme curseur
La dynamique engagée par les instances paritaires responsables de l’élaboration des listes est gouvernée par l’intérêt que peuvent présenter des certifications en termes d’insertion professionnelle. D’où leur volonté d’une réflexion plus large et engagée de manière évolutive, comme l’explique Alain Druelles : “Les listes sont vouées à évoluer dès le courant de cette année. Deux révisions sont déjà programmées : une en mai et une en septembre.”
Et d’ajouter : “Le travail va plutôt consister à les enrichir, mais il n’est pas exclu qu’à terme des retraits soient opérés. Nous voulons faire en sorte que les personnes acquièrent une valeur sur le marché du travail. Notre curseur, c’est la valeur d’usage des entreprises sur une certification.”
Notes
[1] Répertoire national des certifications professionnelles.
[2] Certificat de qualification professionnelle.
posté par Pierre LALMIN Délégué national travailleurs sociaux