Le handicap mental est la conséquence sociale d'une déficience intellectuelle.
La personne handicapée mentale est avant tout une personne. Elle a les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres. Elle bénéficie d'un droit supplémentaire aux autres, lié à sa situation de handicap : le droit à compensation. Ce droit est affirmé dans la loi du 11 février 2005.
L'une des avancées de la loi du 11 février 2005 dans son article 2 est l'adoption d'une définition commune du handicap :
« Constitue un handicap (...) toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Cette définition est corrélée par celle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui donne la définition suivante : « Est appelé handicapé celui dont l'intégrité physique ou mentale est progressivement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l'effet de l'âge, d'une maladie ou d'un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l'école ou à occuper un emploi s'en trouve compromise. »[1]
Elle donne également la définition de la déficience intellectuelle : « La personne ayant une déficience intellectuelle a une capacité plus limitée d'apprentissage et un développement de l'intelligence qui diffère de la moyenne des gens. »[2]
Au-delà du handicap, l'Unapei a toujours vu les personnes qui en étaient atteintes et s'est attachée à en définir la singularité :
« La personne handicapée, quelle que soit la nature de sa déficience, est d'abord une personne. Ordinaire parce qu'elle dispose des droits de tous et accomplit les obligations de chacun. Singulière parce qu'en plus de tous, elle en connaît d'autres, qui lui sont propres, qui résultent de son handicap et qui appellent d'être compensés. C'est à la solidarité collective qu'il appartient d'ailleurs de reconnaître et de garantir cette compensation. La personne handicapée mentale est porteuse de manière permanente d'une déficience intellectuelle dont l'origine peut être très diverse. Cette déficience provoque un handicap car elle touche à différentes fonctions : la compréhension, la mémoire, l'analyse des situations, la prise de décisions... »[3]
Les origines du handicap mental peuvent être diverses :
- À la conception : maladies génétiques, aberrations chromosomiques, incompatibilité sanguine, etc.
- Pendant la grossesse : radiation ionisante, virus, médicaments, parasites, alcool, tabac, rougeole ou rubéole chez la mère, toxines consommées (poissons contaminés au mercure), infections ou maladies contractées par la mère, carences alimentaires de la mère, etc.
- À la naissance : souffrance cérébrale du nouveau-né, prématurité, exposition à des toxines ou infections lors de l'accouchement, pressions excessives sur la tête, etc.
- Après la naissance : maladies infectieuses, virales ou métaboliques, intoxications, traumatismes crâniens, accidents du travail ou de la route, noyades, asphyxies, causes environnementales (manque de stimulation physique et sensorielle, absence de soins de santé...), etc.
Chaque personne handicapée mentale est différente et présente des capacités et des difficultés propres. En fonction des individus, le handicap s'avère plus ou moins important, le degré d'autonomie des personnes est donc plus ou moins grand. Du fait de la limitation de ses ressources intellectuelles, une personne handicapée mentale pourra éventuellement éprouver certaines difficultés à :
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- comprendre son environnement immédiat ou élargi ;
- comprendre les concepts généraux et abstraits ;
- se repérer dans l'espace et/ou dans le temps ;
- fixer son attention ;
- mobiliser son énergie ;
- traiter et mémoriser les informations orales et sonores ;
- apprécier l'importance relative des informations mises à sa disposition ;
- maîtriser le calcul et le raisonnement logique ;
- comprendre les modes d'utilisation des appareillages, automates, et autres dispositifs mis à sa disposition ;
- maîtriser la lecture et/ou l'écriture
- prendre conscience des conventions tacites de la vie en société ;
- s'exprimer ;
- s'adapter aux changements imprévus
Aujourd'hui, la France compte 3,5 millions de personnes handicapées.
Parmi elles, 2 millions sont porteuses d'un handicap sévère. 650 000 à 700 000 d'entre elles se trouvent en situation de handicap mental, ce qui représente environ 20 % des personnes handicapées.
Chaque année, entre 6 000 et 8 500 enfants naissent avec un handicap mental.
[1] Romain LIBERMAN, Handicaps et maladies mentales, Que sais-je ?, PUF, 2003
[2] Fiche n° 6 sur la déficience intellectuelle rédigée et éditée par l'AWIPH en collaboration avec l'AFrAHM.
[3] Régis DEVOLDERE, « La personne handicapée mentale acteur de sa propre vie »,