LE REFLET, PREMIER RESTAURANT EN FRANCE OÙ LES SERVEURS SONT TRISOMIQUES, FAIT CARTON PLEIN
C'est l'une des belles histoires de l'année dans le Grand ouest. Un restaurant extraordinaire a ouvert ses portes dans le centre-ville de Nantes. Il emploie six personnes trisomiques, en cuisine et en salle. C'est une première en France.
La devanture est reluisante, l'intérieur sent le neuf. Le Reflet, restaurant extraordinaire, a servi ses premiers plats. Il est ouvert depuis le 15 décembre après des mois et des mois de batailles pour mener à bout ce projet. A l'origine, c'est Flore Lelièvre, étudiante en architecture de 26 ans. "Mon frère est atteint de trisomie 21 alors je connais la difficulté d'intégration des personnes handicapées. Je voulais créer un lieu de rencontre, un lieu où on se sent bien et où la différence s'évapore".
Le pari est déjà réussi. Après avoir réuni 700 000€ pour monter ce restaurant, Flore, avec l'aide d'autres partenaires, a recruté six jeunes trisomiques entre 20 et 30 ans pour son établissement, pour aider Thomas le chef de salle et Farida, la cuisinière.
Nous n'avons évidemment pas passé de petite annonce pour recruter, puisque c'est illégal de demander à des gens s'ils sont handicapés. Le recrutement s'est donc fait par le bouche à oreille et après un mois de stage, nous avons notre équipe. Ça fait chaud au cœur de voir leurs sourires" - Flore Lelièvre, à l'origine du projet
Les sourires de Maxime, de Caroline, de Marie-Noëllie ou de Pauline. Cette dernière, petite jeune femme blonde, trisomique ou extraordinaire comme on dit ici, s'occupe de l'accueil des clients. "On doit servir la salle, mettre en place les couverts, dire bonjour aux gens et donner à manger. Les clients sont géniaux, je suis très contente !". C'est une formidable opportunité pour ces jeunes gens, très souvent incompris dans le milieu professionnel. "Très peu de patrons engagent des trisomiques. J'en connais quelques-uns et très souvent c'est une aventure formidable pour tout le monde. Ces personnes apportent des choses très différentes et ça rend l'atmosphère positive" argumente Flore Lelièvre.
Le restaurant compte 36 couverts et propose trois entrées, trois plats et trois desserts. Les conditions de travail sont évidemment aménagées - services seulement le midi du mardi au vendredi plus le soir du jeudi au samedi, salle de repos, assiettes spéciales avec empreintes de doigts pour une meilleure prise - et les clients sont ravis.
C'était bon et c'était servi par des gens qui voulaient faire les choses bien, avec un tel sourire qu'on ne voulait même plus repartir. Ca fait du bien de voir des gens qui sont heureux de faire ce qu'ils font. Et cette joie est communicative " - Louis-Georges, client du Reflet
Après des mois de travail acharné, "et parfois même des nuits passées à dormir au restaurant pour avancer", Flore peut enfin souffler. Quant à son frère, il ne fait pas partie de l'équipe du Reflet, "ça ne l'intéresse pas, il préfère manger ici !" REPORTAGE....
sources YOU TUBE