En Guyane aussi le travail protégé se bouge!
Aussi les organismes de santé qui ont des personnels sur le terrain ont du s'adapter face à la pénurie de masques homologués de type ffp.
Une équipe de 5 personnes à la production
Cest le cas pour l'Association Ebène qui comporte plusieurs centres de services à la personne et donc du personnel en première ligne face à la circulation du virus et indispensable à la société. Comme le précise Johanna Antoinette, directrice de l'ESAT Ebène :... L’Ebène a eu besoin de créer des masques pour aider les professionnels sur le terrain qui travaillent dans les services de soins à domicile, les services d'aide et d'accompagnement à domicile, l'établissement d'herbergement pour personnes âgées dépendantes, la maison d'accueil spécialisée et notre établissement et service d'aide par le travail. Ce qui représente en tout 500 masques à réaliser ...
Des masques réalisés selon des normes précises :
...Ils sont fabriqués depuis le 29 mars 2020 par une équipe de 5 personnes (dont 2 moniteurs et 3 bénéficiaires de l’ESAT) et nous sortons en moyenne entre 40 et 60 masques par jour. Nous nous sommes appuyés sur les document fournis par le CHU de Grenoble. Nous venons de recevoir les masques – Norme AFNOR. Aujourd’hui nous avons donc la possibilité de proposer des masques de modèles différents (AFNOR ou CHU Grenoble)...
Les gestes barrières observés à la lettre durant la production
Il a fallu bien sûr avoir toutes les autorisations nécessaires de la direction avant d'entamer cette production. Le petit atelier produit prioritairement pour son personnel mais répond aussi à la demande externe notamment celle des soignants. Une commande de plus de 500 masques au tarif de 5 euros l'unité, est en cours. L'établissement travaille en étroite collaboration avec ses fournisseurs habituels de tissus et d'articles de mercerie. L'objectif est de, bien sûr, augmenter la production. Les personnels qui fabriquent ces protections respectent impérativement les gestes barrières. Dans l'équipe, ceux qui découpent les tissus arrivent plus tôt et ceux qui assemblent arrivent plus tard. Tout est organisé pour éviter au maximum les mélanges et les croisements. D'ailleurs un sens de circulation a été mis en place dans l'établissement. L'encadrement veille rigoureusement au respect de ces mesures de prévention.
La directrice de l'ESAT, Johanna Antoinette tient à souligner au sujet des masques :
...Ce type de masque ne remplace en aucun cas les précautions édictées par le Ministère de la Santé : se laver les mains régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude, utiliser un mouchoir à usager unique et le jeter, et ne saurait dispenser des règles du confinement. Ces masques forment une première barrière pour éviter les projections de gouttelettes et évitent les contacts mains/bouche. Ils sont lavables (au minimum 30° avec du détergent ou lessive et réutilisables...
A la différence des entreprises adaptées (EA) qui emploient également du personnel non touché par le handicap, l’ESAT est réservé aux travailleurs handicapés.
Cet établissement médico-social, anciennement appelé CAT (centre d’aide par le travail), permet d’exercer une activité rémunérée tout en recevant un soutien médical et social individualisé.
Leurs bénéficiaires accèdent à l’emploi malgré une capacité réduite de travail, développent des compétences, participent activement à la vie sociale et collective, gagnent en confiance.
Les tâches proposées en ESAT s’effectuent soit au sein même de l’établissement, soit sous forme de prestations chez le client et/ou en entreprise (entretien des locaux, menuiserie, repassage, mise sous pli, entretien des espace verts, SOS Multiservices)
Dans les deux cas, elles sont adaptées au handicap et encadrées pour permettre au travailleur d’évoluer dans un milieu protégé, favorable à sa réussite.
Les activités en ESAT ne relèvent pas du Code du travail mais du Code de l’action sociale et des familles. Si les ESAT sont des structures hybrides, ils ne sont toutefois pas isolés du monde du travail et représentent des acteurs économiques à part entière, qui parviennent à concilier leurs missions médico-sociales et les exigences de productivité.
Ce partenariat gagnant-gagnant s’inscrit dans une démarche citoyenne et responsable, où chaque partie œuvre pour un accès plus large à la reconnaissance et à l’autonomie. Encore bravo!
Philipe LABRO