En effet, pour poser un diagnostic de troubles du spectre autistique (TSA), médecins et psychologues s'appuient sur des critères quantitatifs évalués à l'aide de tests ou de questionnaires, mais aussi des critères qualitatifs, comme des centres d'intérêt spécifiques, des gestes stéréotypés, un regard fuyant, des troubles du langage ou l'isolement. Or, si les filles autistes ont des scores comparables à ceux des garçons aux tests et aux questionnaires, la présentation clinique de leur condition est différente, du moins dans les cas où le langage est acquis.
Grâce à des stratégies d'imitation sociale, par exemple, les filles autistes parviennent mieux à se faire des camarades que les garçons autistes ; elles ont des centres d'intérêt en apparence plus ordinaires que ceux des garçons autistes (les chevaux, plutôt que les plans de métro) ; elles présentent moins d'agitation physique mais souffrent plus souvent de troubles anxieux, moins spectaculaires ; elles parviennent mieux à camoufler leurs stéréotypies et les rituels qui les rassurent. En d'autres termes, elles sont des autistes plus discrètes, de sorte que les signes sautent moins aux yeux des familles, des enseignants et des médecins.