La secrétaire d’État Sophie Cluzel a annoncé le 13 novembre dans Le Figaro, la présentation d’un plan de réformes début 2018. L’objectif est de favoriser leur autonomie, tout en aidant les entreprises à les embaucher. Le plan visera donc à sortir de la seule politique des quotas, pour ne "pas faire seulement de la coercition mais de l’incitation", et "donner envie aux recruteurs des entreprises ordinaires".
L'un des objectifs consiste à simplifier les procédures administratives pour aider les chefs d’entreprise à embaucher. Côté travailleurs handicapés, les MDPH auront un système d'information commun afin de mutualiser des données, notamment avec Pôle emploi. Un document universel répertoriant les savoir-faire de la personne handicapée pourrait être mis en place.
La secrétaire d’État souhaite aussi que les personnes soient accompagnées par un tiers à la fois dans leur recrutement, et dans leurs premiers pas dans l’entreprise, grâce à un système de coaching à l'anglo-saxonne. Cela concernera d'abord un millier de travailleurs handicapés. Les "job coach" pourront être des ergonomes, des professionnels de l'accompagnement médico-social, de l'entreprise, etc. Professionnaliser ,adapter la formation professionnelle,avec des formateurs certifiés (Educateurs techniques spécialisés,professionnels de l'insertion professionnelle (AFPA, CRP...) et organismes spécialisés autour du handicap,de l'insertion et du travail protégé.
La formation, notamment l’accès aux études supérieures et le développement de l’apprentissage devraient aussi faire partie du plan, pour accroître les compétences des personnes handicapées.
En attendant le plan de réformes, une nouvelle convention, réunissant 11 signataires organise pour 2017-2020 la synergie de tous ces acteurs autour des cinq objectifs communs : faciliter le parcours d’accès à l’emploi ; renforcer l’accès à la formation ; favoriser le maintien dans l’emploi ; mobiliser les employeurs ; mettre en place l’interconnexion des systèmes d’information.
Un plan de réforme de l'accompagnement et de la formation pour les travailleurs handicapés en préparation...

Le CPF pour le financement de la formation des travailleurs handicapés: Le blog à consultez:http://moncpf.over-blog.com/
Les personnes handicapées en établissements ou services d'aide par le travail (Esat) ont accès au compte personnel de formation (CPF). Profitez en pour le mobilisez vis à vis des projets professionnels des usagers et du plan de formation!
La loi Travail du 8 août 2016 a défini les modalités d’alimentation, de mobilisation et de financement du compte personnel de formation (CPF) pour les personnes handicapées accueillies dans un établissement ou service d'aide par le travail (Esat). Ne manquait plus, pour que le dispositif soit pleinement opérationnel, que soit fixée l'assiette de la cotisation dont les structures sont redevables. Chose faite avec un décret du 27 décembre, en vigueur depuis le 1er janvier 2017.
Remarque : depuis cette date, le CPF est l'un des trois volets du nouveau compte personnel d’activité (CPA), également ouvert aux personnes handicapées accueillies en Esat.
Pour mémoire, le CPF est alimenté à hauteur de 24 heures par année d’admission en Esat à temps plein ou à temps partiel, jusqu’à l’acquisition d’un crédit de 120 heures. Une fois ce plafond atteint, il est abondé de 12 heures par année d’admission, dans la limite d’un plafond total de 150 heures.
Seules peuvent être financées par les heures inscrites sur le CPF les formations éligibles au sens de l’article L. 6323-6 du code du travail. C’est la personne handicapée qui décide de suivre une formation, sachant que l’Esat doit donner son accord préalable sur le contenu et le calendrier de la formation si celle-ci est suivie pendant le temps d’exercice d’une activité à caractère professionnel en son sein. En cas d’acceptation, le travailleur handicapé bénéficie, pendant la durée de la formation, du maintien de la rémunération garantie, ainsi que du régime de sécurité sociale relatif à la protection en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Ainsi les formations comme les CACES (transpalettes,chariots élévateurs) mais également les certifications de compétences,titres de niveau 5 ( Ouvriers du paysage,agent de propreté, agent de restauration, agent logistique,agent de Blanchisserie) les modules CLEA (socles de compétences),les formations informatiques validantes peuvent être prises en compte. le CAC FORMATIONS,organisme de formation continue du secteur du travail protégé,dispense ses actions depuis 1997. N'hésitez pas à les contactez pour établir des projets individualisés: site www.cac-formations.net mail:administration@cac-formations.net.
Afin de financer les formations, les Esat sont redevables d’une nouvelle contribution, égale à 0,2 % d’une partie forfaitaire de la rémunération garantie allouée au travailleur handicapé. Cette assiette forfaitaire est égale à la somme :
- de la fraction de rémunération garantie financée par l'Esat ;
- et de la moitié de l'aide au poste financée par l'État.
Cette contribution, versée à l'organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) dont il relève, est compensée par l’État pour la partie de l'assiette égale à l'aide au poste. Ce dont s'est félicité le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), saisi pour avis du projet de décret.
Source : décret du 27 décembre 2016 (n° 2016-1899), JO du 29 déc
Tout savoir sur le C.P.F le blog à consultez:http://moncpf.over-blog.com/
Pour toutes vos questions ,projets de formation contactez nous: administration @cac-formations.net
Démarche qualité à l'entreprise adaptée..
Reportage sur Marie Quemard, chef d'équipe chez Bretagne Ateliers, Entreprise Adaptée autour de la démarche qualité dans l'entreprise..
sources You Tube.
Expériences en Entreprise Adaptée...
Cette vidéo présente l'entreprise REBOND à travers l'optimisation des ressources et des compétences des Travailleurs Handicapés. L’amélioration des conditions de travail, un environnement adapté et un accompagnement professionnel personnalisé (entretiens, bilans,formations) contribuent à optimiser les ressources et les compétences des salariés et à favoriser leur évolution de carrière au sein de Rebond ou, à terme, dans le milieu ...
sources You tube
Formations des travailleurs handicapés,financement et VAE le point...
Formation et VAE des travailleurs handicapés en Esat: Le point législation...
Le travailleur handicapé accueilli en établissement ou service d’aide par le travail (Esat) bénéficie d’un congé de formation qui le dispense en tout ou partie de l’exercice de son activité à caractère professionnel. Pendant la durée de ce congé de formation, le travailleur handicapé bénéficie du maintien de sa rémunération garantie.
Les actions de formation professionnelle sont éligibles aux dépenses prises en charge par l’organisme paritaire collecteur agréé lorsque l’établissement ou le service d’aide par le travail verse une contribution globale auprès d’un tel organisme au titre du financement de la formation professionnelle prévu au dernier alinéa de l’article R243-9. Les actions de formations complémentaires peuvent être organisées dans le cadre du C.P.F ( compte personnel de formation) de l'usager.
Elle comprend une analyse détaillée des compétences mises en œuvre par les travailleurs handicapés.
La mise en œuvre de telles actions implique la formation des équipes d’encadrement.
Le contrat de soutien et d’aide par le travail doit faire état de la progression du travailleur handicapé, dans des avenants qui peuvent être joints au dossier de VAE. Ce contrat doit également mentionner les diplômes, titres ou certificats de qualification obtenus en tout ou partie par la VAE.
Les documents attestant des compétences et savoir-faire peuvent être remis par les ESAT ou d’autres professionnels concernés par le champ d’activités.
Les modalités d’organisation et d’attestation sont du ressort des ESAT.
Les travailleurs handicapés bénéficient du régime de droit commun de VAE avec, le cas échéant, des aménagements d’épreuves liés à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.
Un accompagnement renforcé est assuré par les personnels d’encadrement de l’ESAT ou tout organisme expert commandité par lui. Il comprend l’aide éventuelle d’un transcripteur pour la rédaction du dossier.
Sa durée est adaptée aux contraintes dues au handicap du candidat.
La convention d’aide sociale peut prévoir l’organisation d’un service de soutien et d’accompagnement commun à plusieurs ESAT.
Les actions de formations complémentaires peuvent être organisées dans le cadre du C.P.F ( compte personnel de formation) de l'usager.
A Consulter: moncpf@overblog.com Mon cpf je m'en sers ou je le perds ! tous les détails pour utiliser le Compte personnel de formation pour financer aussi les formations des travailleurs handicapés!
Décret n° 2009-565 du 20 mai 2009 (JO du 23.5.09)
Voir :
Formations techniques et perfectionnements professionnels des ouvriers d'ESAT en espaces verts
zoom
Les espaces verts en chiffres:Un marché porteur pour le travail protégé...
Les espaces verts représentent 25 % du volume de la commande publique
En 2010, les appels à projets des donneurs d'ordres au sein du réseau Gesat ne concernaient les espaces verts qu'à hauteur de 12 %. La bureautique, l'informatique (saisie, mise sous plis...), la propreté et l'entretien (ménage des locaux et blanchisserie) arrivaient en tête des demandes avec respectivement 20 et 18 %. Du côté des PME, l'entretien des espaces verts arrive sur la troisième marche du podium dans le domaine de la sous-traitance au secteur protégé. Juste derrière l'informatique/bureautique (58,8 %) et la propreté/entretien (29,1 %). C'est ce que révèle le baromètre Humanis «Entreprises osez l'ESAT» de la sous-traitance avec le secteur protégé et adapté
Des exigences qualitatives identiques avec des besoins essentiels en formation professionnelle.
Recourir à des entreprises du secteur protégé engendre-t-il des aménagements spécifiques au niveau du cahier des charges ou en termes de contrôle qualité? «Non», répondent les intéressés chez EDF. Si le contrat et le cahier des charges sont rédigés à titre national, «nous l'avons adapté à nos besoins spécifiques», explique Pascal Jagoudet, chargé d'affaires à la DIR. «Nous leur avons demandé de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires et de nous proposer des alternatives. Ils ont choisi des coccinelles ou encore des pièges à phéromones», s'enthousiasme l'adjoint au chef du secteur Saint-Denis. Une marque de professionnalisme que confirme l'Unea: «Les entreprises adaptées répondent à des normes de qualité telles que les qualifications professionnelles Qualipaysage (application de produits sanitaires), ou encore la certification ISO 9001», détaille Tierry Turgne, animateur national de la filière métier «Travaux Paysagers et Espaces verts» de l'Unea. Elagage et abattage d'arbres, création de paysages intérieurs... Les entreprises adaptées fournissent les mêmes services que n'importe quelle entreprise. . Autant de raisons et de pistes d'évolution pour une meilleure reconnaissance du secteur du handicap au sein du monde du travail.A ce titre le CAC FORMATIONS depuis 1993 avec son équipe de formateurs techniques spécialisés ,professionnels des métiers du paysage,mais également de formateurs spécialisés ( Educateurs techniques spécialisés D.E Certifiés en pédagogogie pour adultes). Une équipe technique de permanents (ergonome , psychologue du travail,chargés de formation),avec une experience professionnelle moyenne supérieure à 20 ans en travail protégé, vous accompagnent pour tous vos projets: N'hésitez pas à nous contactez : administration@cac-formations.net .Notre site www;cac-formations.net
toutes nos formations espaces verts à destination du travail protégé:www.cac-formations.net
Handicap : les employeurs doivent aménager le poste
Un aménagement raisonnable pour un travailleur handicapé, ça ressemble à quoi ? Adaptation des horaires, accessibilité des locaux, installation d'un matériel de communication adapté aux personnes déficientes auditives, visuelles, cognitives, psychiques… Cette « obligation » a pour objectif de mettre le travailleur handicapé à égalité de traitement avec ses collègues à toutes les étapes de son parcours professionnel : recrutement, période d'essai, exercice de l'emploi, promotion, accès à la formation, reclassement. Il concerne tous les employeurs, privés et publics, quel que soit leur effectif.
Obligation largement méconnue
Pour accompagner les entreprises, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, publie, le 13 décembre 2017, un guide pratique, « Emploi des personnes en situation de handicap et aménagement raisonnable », avec l'objectif de lutter contre les discriminations dans ce domaine et d'accompagner les employeurs dans la mise en place de mesures appropriées. Car, inscrite dans la loi depuis 2005, cette obligation « reste largement méconnue des employeurs et plus généralement des acteurs de l'insertion professionnelle des personnes handicapées et elle est peu respectée », explique le Défenseur des droits dans un communiqué, se basant sur de « nombreux dossiers traités ». « Or, le refus de prendre de telles mesures est constitutif d'une discrimination », poursuit Jacques Toubon.
Guide à télécharger
Ce guide pratique, d'une centaine de pages, rappelle les grands principes de cette obligation, propose des outils concernant l'identification des besoins ou la faisabilité des mesures d'aménagement et formule les sanctions encourues. Il est illustré de nombreux exemples issus de la jurisprudence et de situations traitées par le Défenseur des droits. Il est téléchargeable gratuitement sur son site (en lien ci-dessous) et sera adressé au ministère du Travail et à Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap. La date de publication n'a pas été choisie au hasard. Le 13 décembre 2006, l'Assemblée générale des Nations unies adoptait la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH) qui interdit toute discrimination fondée sur le handicap, notamment dans le domaine de l'emploi, en préconisant, elle aussi, ce principe d'aménagement raisonnable. Rappelons qu'en France, c'est le Défenseur des droits qui est chargé du suivi de sa mise en œuvre.
Un bilan amer
Avec un taux de chômage deux fois supérieur (19%) à celui de l'ensemble de la population et un taux de retour à l'emploi plus faible, les personnes handicapées sont particulièrement discriminées en matière d'emploi. Cela se traduit dans les réclamations adressées au Défenseur des droits puisque 37% des saisines relatives au handicap concernent ce thème (16% le privé et 21% le public), ce qui en fait le premier domaine dans lequel s'exercent les discriminations fondées sur le handicap. Le taux de chômage des personnes handicapées est de 19%, deux fois supérieur à la moyenne nationale. Malgré des lois fixant une obligation d'emploi d'au moins 6% de travailleurs handicapés, le taux d'emploi de cette catégorie est de 3,4% dans les entreprises privées (emploi direct uniquement) et de 5,3% dans le public.
sources Handicap.fr
Un Esat, une entreprise, un hôpital : Mariage à trois au restaurant
Expérience originale où se sont conjugués compétences professionnelles et volontarisme pour l'insertion de personnes handicapées, la cafètéria de l'hôpital Rothschild, prouve que décloisonner des univers souvent étanches est possible. Au bénéfice de toutes les personnes handicapées : celles qui sont en rééducation comme celles qui ont réussi leur insertion dans le monde du travail.
Eviter les clichés
Depuis trente ans, l'Esat Berthier de Paris a développé une expertise dans les métiers de la restauration. "Au début, on n'y connaissait rien" raconte Alain Frouard, le directeur. Qu'à cela ne tienne : ils se font franchiser sous la marque Paul Scarlett's, apprennent le métier et ouvrent un restaurant avenue de la porte de Clichy en jouant à fond la carte de la compétence. Il explique : "Les professionnels demandent du professionnalisme, pas forcément des diplômes. Il faut combattre les clichés sur les personnes handicapées autour soit de l'incompétence, soit de l'incapacité."
Un ancrage dans le milieu hospitalier
"La cuisine traditionnelle est une cuisine compliquée qui demande des gestes fins, de la compréhension et de l'élaboration", "aussi avons-nous cherché à nous ouvrir sur une restauration plus simple, ce qu'on appelle la restauration rapide (sandwichs, salades, quiches, etc.). C'est à ce moment que l'hôpital Bretonneau, dans le 18ème arrondissement, a lancé un appel d'offres pour l'ouverture d'une brasserie dans l'hôpital. Nous y avons répondu et l'avons emporté. Nous y servons chaque jour de 60 à 80 consommations, avec toujours du service à table." raconte Alain Frouard.
L'expérience avec Bretonneau est un succès qui fera des petits puisqu'en 2006 un service identique a été créé dans un hôpital du 16ème, puis en 2008 au sein de l'entreprise Bel qui désirait installer un service de brasserie à la disposition de ses quelques 500 salariés.
Un partenariat original
Dernière création de l'établissement : la cafètéria de l'hôpital Rothschild qui vient d'emménager dans des locaux neufs dans le 12éme arrondissement. Pourtant, lorsque l'Esat Berthier réfléchit à ce nouveau projet, il s'aperçoit vite qu'il n'a pas les moyens de supporter les investissements lourds que réclame cette installation. La solution passe aux yeux du directeur, par la recherche d'un partenaire du secteur de la restauration rapide avec lequel il pourrait répondre en co- traitance à l'appel d'offres public qui est lancé. Avec le concours du Réseau Gesat, Relais H est identifié comme partenaire potentiel. Le projet est conçu avec Maurice Portes, le directeur le l'exploitation, avec lequel toutes les facettes du dispositif sont passées en revue. Pour Relais H, travailler avec l'Esat est une manière de concrétiser les engagements éthiques de l'entreprise, mais aussi de découvrir que ce "personnel hors du commun", dispose de véritables compétences et qu'il est capable de les mettre en œuvre dans une situation où il est en contact direct avec la clientèle. Une nouvelle occasion pour des équipes d'Esat de casser les clichés.
Une histoire de volontarismes
Pour Marie-Anne Fourrier, directrice de l'hôpital Rothschild, comme pour Alain Frouard, il est clair qu'une telle opération n'a été possible que par un fort volontarisme. L'Esat s'est mis en situation d'innover en contractualisant avec une entreprise privée devenue partenaire ; celle-ci n'en a pas fait uniquement une affaire économique pour en retirer un profit maximum ; et l'hôpital a revu à la baisse ses exigences sur les taux de redevance habituellement pratiqués dans ce genre de situation. Ce n'est pas une opération lucrative, c'est d'abord et avant tout le désir d'améliorer le confort des patients en l'intégrant dans une démarche globale en faveur des personnes handicapées qui a joué. Une volonté sur laquelle se sont retrouvés assez facilement les trois partenaires et qui, aimeraient-ils, pourraient donner des idées autour d'eux.
Bonne et heureuse année 2018!
Des sourires, pour chasser la tristesse,
De l’audace, pour que les choses ne restent jamais en place,
De la confiance, pour faire disparaître les doutes,
Des gourmandises, pour croquer la vie,
Du réconfort, pour adoucir les jours difficiles,
De la générosité, pour le plaisir de partager,
Des arcs en ciel, pour colorer les idées noires,
Du courage, pour continuer à avancer !
Bonne Année à tous et merci encore de votre fidélité depuis 25 années!
L'équipe pédagogique et technique du CAC FORMATIONS
Réforme de la formation professionnelle pour 2018 ,les points clefs
Après la réforme du Code du travail, qui a fait couler beaucoup d’encre, le Gouvernement s’attaque depuis quelques jours à un nouveau chantier : la réforme de la formation professionnelle. Celle-ci devrait passer par un projet de loi portant sur la formation professionnelle, l’assurance chômage et l’apprentissage, prévu pour le mois d’avril 2018. Une bonne nouvelle pour les entreprises, tant la formation continue des adultes est un sujet de plus en plus important, pour ne pas dire primordial, pour assurer leur compétitivité. La ministre du Travail parle d’ailleurs d’une « bataille des compétences » qui fait rage à l'échelle mondiale, qui rend indispensable une réforme en profondeur de la formation professionnelle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet de réforme est très ambitieux. C’est également l’avis de Jean-François Foucard (du syndicat CFE-CGC) pour qui : « s’ils arrivent à le mettre en œuvre en trois mois, alors là, chapeau ! »
Un vaste chantier semé d’embuches !
Dans le cadre de cette réforme, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a présenté aux partenaires sociaux, un « document d’orientation » d’une dizaine de pages le 15 novembre dernier. Celui-ci offre un cadre à la réforme et de nombreuses pistes de réflexion aux partenaires sociaux.
L’investissement dans la formation devrait être massif (les médias évoquent le chiffre de 15 milliards d’euros sur 5 ans), notamment auprès des demandeurs d’emploi. Toutefois, la réforme devrait mettre l’accent sur la possibilité pour chaque actif de « construire son parcours professionnel ».
Ce dernier aspect de la réforme est probablement le plus intéressant, mais il sera surtout sans aucun doute le plus discuté. En effet, il y a fort à parier que cet objectif ne sera atteint que par une refonte du Compte Personnel de Formation (CPF). Mis en place en janvier 2015, le CPF est venu remplacer le DIF, le Droit Individuel à la Formation. À l’heure actuelle, ce compte, qui permet à chaque salarié de financer une formation (pour peu qu’elle soit éligible), est abondé en heures. Le Ministère estime que cette unité de mesure en heures n’est pas satisfaisante, car elle ne prend pas en compte les évolutions des formations qui ne se font plus uniquement en présentiel. Les partenaires sociaux sont donc invités à définir une nouvelle unité de mesure du CPF. La ministre du Travail propose de le libeller en euros, pour rendre plus simple son utilisation, notamment pour des formations en distanciel, mais les partenaires sociaux y sont farouchement opposés.
Autre sujet qui fâche, la nécessaire modification du Congé Individuel de Formation (CIF). Alors que le document de travail du Ministère ne fait qu’évoquer des changements en ce qui concerne le CIF, les partenaires sociaux sont tout de suite montés au créneau pour le défendre catégoriquement. Ainsi, pour Michel Beaugas (du syndicat FO) : le CIF est « un outil auquel on tient beaucoup, car il garantit une formation longue, ce qui est précieux, en particulier pour les salariés en reconversion professionnelle ». C’est juste, pourtant, si l’on est un peu objectif, le chiffre de 50 000 CIF par an parait bien faible pour les 19 millions de salariés… Il pourrait donc être judicieux de le modifier, pour le rendre plus accessible et donc, plus efficace. La ministre propose de fusionner le CIF avec le Compte Personnel de Formation (CPF), ce que les syndicats, CGT en tête, refusent catégoriquement ! Pourtant, peut-on réellement maintenir un statu quo sur ce sujet ? C’est loin d’être certain…
Initialement, la réforme annoncée devait également porter sur l’avenir des OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés), les organismes chargés par l’État de collecter les fonds de la formation professionnelle continue et de financer la formation des salariés. En effet, alors que le candidat Emmanuel Macron souhaitait que l’Etat, par le biais de la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC), reprenne aux OPCA la main sur les fonds de la formation professionnelle, ce point n’est pas abordé dans le document d’orientation du gouvernement ? Cela veut-il dire que les OPCA seront épargnés par la réforme ?
Le CPF et la qualité des formations au centre des débats
La véritable question qui devrait être abordée est celle de la simplification de l’utilisation du CPF ! Avez-vous essayé d’utiliser votre CPF ? Le processus est long et fastidieux, que ce soit pour créer son compte, trouver des formations éligibles ou mobiliser le financement. Muriel Pénicaud semble souhaiter vouloir apporter plus de lisibilité et de simplicité à ce dispositif, en réfléchissant par exemple à la suppression des listes de formation éligibles. C’est sans doute une bonne chose, tant la situation actuelle est ubuesque. Le millefeuille d’éditeurs qui définissent les listes de formations éligibles rend le tout totalement opaque ! Par exemple, dans une région, une formation peut être éligible au CPF, alors que la même formation, dans une autre région, ne sera pas éligible. Faut-il comprendre qu’un salarié à Paris n’aurait pas les mêmes droits à la formation qu’un salarié lyonnais ? Ça parait pour le moins curieux…
« Ouvrir » le CPF en faisant « sauter le verrou » de la certification devrait également être discuté, afin de permettre notamment à des formations courtes d’être éligibles. Aujourd’hui, hormis pour la bureautique et les langues, quasiment aucune formation courte n’est finançable par le CPF. Une formation permettant d’augmenter son aisance à l’oral n’est-elle pas aussi importante pour un commercial, qu’une formation sur l’utilisation du traitement de texte ? À l’heure actuelle, la première n’est pas éligible au CPF, alors que la seconde l’est, comprenne qui pourra…
Enfin, les partenaires sociaux seront appelés à réfléchir à un outil permettant de s’assurer de la qualité des formations. Dans cette optique, le gouvernement souhaiterait accentuer l’effort de labélisation des organismes de formation et rendre obligatoire la publication des résultats de chaque formation : impact sur le retour à l'emploi, sur le salaire, sur les compétences réelles acquises…
En conclusion, les discussions qui ont commencé le 24 novembre, pour s’achever mi-février 2018, devront permettre de répondre à de nombreuses questions pour que la réforme ambitieuse proposée par la ministre du Travail soit réellement profitable. À défaut, « la montagne accouchera d’une souris » …