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Un partenariat gagnant-gagnant...

28 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Victoire nationale de l'accessibilité 2013, catégorie "travail" - Menacé de disparition suite à une évolution technologique, le partenariat entre l’usine Essilor de Ligny-en-Barrois et l’Esat de Vassincourt s’en est finalement trouvé renforcé grâce à la création d’un atelier hors-les murs sur le site même de l’entreprise. reportage...

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Handicap: vers la fin du « travail protégé en ESAT ?

25 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Handicap: vers la fin du « travail protégé »

L'insertion professionnelle des personnes handicapées peut se faire en «milieu ordinaire», c'est-à-dire en entreprise. Le code du travail connaît de nombreuses dispositions censées favoriser l'accès à l'emploi : quota minimal d'emplois assorti d'une sévère sanction financière en cas de non-respect, cumul pendant six mois de l'allocation d'adulte handicapé et d'un salaire, aide à l'emploi et aide à l'insertion versées à l'employeur pour faire face aux charges induites par l'emploi d'un salarié handicapé.

Environ 140 000 personnes handicapées travaillent en entreprise adaptée (EA), en établissement ou service d'aide par le travail (ESAT, ex-CAT) ou encore pour un centre de distribution de travail à domicile (CDTD), structure qui permet d'employer des personnes dont le handicap empêche le trajet domicile-travail.

L'orientation vers ces structures par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées fonctionnant au sein de la Maison départementale des personnes handicapées se fait, en principe du moins, selon « l'efficience » de la personne handicapée : vers l'entreprise adaptée ou le CDTD si elle est supérieure à un tiers de celle d'un travailleur ordinaire et, en cas contraire et s'il subsiste une certaine capacité de travail, vers l'ESAT.

COMPENSER LES SURCOÛTS

La règle de principe est que le droit du travail s'applique pleinement aux personnes handicapées de l'entreprise adaptée. L'EA est subventionnée par l'Etat pour compenser les surcoûts générés par l'emploi de personnes handicapées et perçoit une aide forfaitaire au poste dès lors qu'elle occupe 80 % de salariés handicapés.

Un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 6 février 2013 vient nous rappeler que le statut juridique des personnes en ESAT est particulier : il n'y a pas de contrat de travail. Il existe, en effet, entre l'ESAT et la personne handicapée « un contrat de soutien et d'aide par le travail ». Ce contrat est conclu pour une durée d'un an et reconduit tacitement. Le code du travail s'applique toutefois partiellement à ce contrat suis generis.

Ce statut risque d'être bouleversé : la Cour de justice de l'Union européenne, saisie par la Cour de cassation en mai 2013, doit se prononcer prochainement sur la question de savoir si la personne handicapée travaillant en ESAT est un « travailleur » pour l'application des règles européennes sur les congés payés. Une réponse positive dans cette affaire C-316/13 Fenoll, encore pendante, devrait conduire à un alignement des droits sur celui des « salariés ordinaires » et, dès lors, à une transformation des ESAT.

En d'autres termes, les salariés handicapés bénéficieraient d'une application complète du code du travail. En même temps, le modèle économique des ESAT, dont l'équilibre financier repose sur un coût du travail moindre, sera à revoir... A suivre de très prêt!

publié sur le monde posté par Guillaume

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Utilisation de l'informatique en Travail protégé

25 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Pour nous, qu’il s’agisse du multimédia, de l’informatique ou d’Internet, ces technologies ne doivent pas être une source supplémentaire de marginalisation des personnes handicapées mentales mais, au contraire, un nouveau moyen de compenser leur handicap. Par exemple, l’ordinateur est un interlocuteur neutre, moins chargé d’affectivité que la famille ou les éducateurs. Il y a donc une relation beaucoup plus objective entre la machine et la personne handicapée qui peut ainsi prendre de l’assurance. » (propos recueillis par J.V. dans A.S.H. n° 2114 du 09/04/99

Rencontre avec Pierre LARIEUX Educateur Technique Spécialisé en Informatique et Daniel LARRIVE psychologue et formateur Informatique et intervenants en travail protégé au CAC FORMATIONS:

Usages et difficultés rencontrées ...

La personne handicapée mentale a une déficience intellectuelle. Les problèmes rencontrés sont des difficultés de communication, de compréhension, de repérage dans l’espace, de lecture, de mémorisation et enfin, de prise de décision. Le handicap mental présente différents degrés qui vont de la personne grabataire, qu’il faut prendre en charge intégralement, à la personne dite « handicapé léger », qui est relativement insérée dans la société et qui peut éventuellement travailler.
L’accompagnement de ces personnes est une nécessité. Cet accompagnement peut être technique mais il est essentiellement humain.

Un accès difficile à la connaissance
Très peu de personnes handicapées mentales savent lire. Elles sont capables de déchiffrer un texte mais sans forcément en comprendre le sens. L’adulte handicapé mental lit comme un enfant et ne dépassera pas à priori ce stade. La lecture est essentiellement un outil de mémoire visuelle, comme une photographie du texte.

L’importance de l’outil informatique pour les personnes handicapées mentales
L’outil informatique permet de faire progresser ces personnes en les amenant à développer des compensations, notamment en sollicitant leur mémoire visuelle. Attractif et valorisé à l’extérieur, l’usage de l’informatique est, de plus, valorisant pour la personne handicapée mentale.
Le facteur « temps » est très important. L’usage de l’ordinateur gomme cette barrière : la personne handicapée mentale peut prendre tout son temps pour l’enregistrement et la compréhension de ce qui est affiché.

Quelques conseils tirés de 10 années d'expériences en matière de formation ,en travail protégé...

+ La simplicité du langage et des écrans
Le langage doit être le plus simple possible et il ne faut pas hésiter à se répéter. Des écrans dépouillés comportant un nombre restreint d’informations organisées de façon pédagogique sont recommandés.
+ L’usage du multimédia
Le multimédia est pertinent dans la mesure où l’on peut utiliser plusieurs médias (un texte, un son, une image, une vidéo…) pour transmettre un même message. Il ne faut pas hésiter à employer plusieurs médias pour un même message.
+ La pertinence des contenus
Les contenus doivent être pertinents et proches des intérêts de ces personnes. Plus les contenus sont simples et proches des centres d’intérêt de la personne, plus le site multiplie les chances de visites.
+ Le cheminement intellectuel
Il n’est pas forcément nécessaire d’adapter le cheminement intellectuel. Celui-ci peut être complexe. Face à un écran, une personne handicapée mentale dispose de tout le temps dont elle a besoin pour assimiler et comprendre. En revanche, la règle des « trois clics » (accès à l’information en un maximum de trois clics), n’a pas lieu d’être pour ce public.
+ Interfaces et contenus pour les personnes handicapées adultes
Les handicapés mentaux adultes ont tout à fait conscience de leur état d’adulte. Ils sont sensibles au fait qu’on les reconnaisse en tant que tels et qu’on ne leur propose pas d’interfaces et des contenus infantilisants. Le site s’adressera à son public en le vouvoyant. Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, l’usage de la bande dessinée n’est pas indiqué. En effet, il est difficile pour une personne handicapée mentale de se projeter dans une fiction ou dans l’imaginaire.

Dans des contextes en pleines mutations, le travail protégé doit pouvoir répondre à de nouveaux créneaux et marchés.
Les opérateurs ont alors à intégrer des situations nouvelles de travail.
Compréhension des consignes, adaptations aux nouvelles opérations de producti
on ...

A ce titre deux modules ont été conçus spécialement pour les ouvriers d'ESAT:
G0.05 - Pratiquer l’Informatique dans mon métier : NIVEA
U 1
Objectifs : Permettre aux stagiaires de comprendre le fonctionnement
d’un ordinateur et des périphériques, grâce à l’utilisation de nos
logiciels d’apprentissages, de façon simple et ludique.
Mettre en forme des informations,
Maîtriser et différencier les fonctions d’enregistrement,
Découvrir les possibilités d’utilisation au quotidien à l’atelier
et dans sa vie sociale,
L’ordinateur mode d’emploi (mise en marche, écran, souris, clavier, disque dur, cd-rom),
Découverte du clavier, mettre en forme les informations,
Ouvrir et enregistrer un fichier, créer un dossier,
Découverte de nos logiciels éducatifs d’apprentissage privilégiant l’image au texte de lecture,
écriture, calcul simples…
Internet, se connecter, créer son adresse e-mail, faire une recherche thématique, optimiser les résultats,
Internet mode d’emploi : Les dangers, les interdits (téléchargements…),
Recevoir un courrier en pièce jointe.
G0.06 - Utiliser l’Informatique dans mon métier : NIVEAU 2
Agent d’Accueil, Magasinier, Gestion de stocks, Vendeur…
1A : Outils bureautique à l’atelier :
Objectifs : Découvrir et utiliser Word dans mon métier.
Créer, modifier, utiliser un document à l’aide de Word,
Identifier les icônes, sélectionner un caractère, un mot, une phrase,
Appliquer une mise en forme, présentation d’un document,
Gestion d’un texte, d’une lettre simple, saisie et modification,
Présentation du document : Mise en valeur des caractères,
Impression d’un document : Marges, orientation, en-tête, pied de page.
1B : Module gestion facturation à l’atelier :
Objectifs : Utiliser l’outil Excel autour des calculs,
présentation de base, à l’atelier.
Excel, un logiciel complet pour la bonne gestion de l’atelier,
Les différents éléments d’une feuille de calcul,
Utiliser une formule simple de calcul : Utiliser les pavés numériques et directionnel,
Modifier la taille des cellules, insérer lignes et colonnes,
Gestion des documents : Ouvrir, enregistrer, enregistrez-sous,
Les Calculs, formules et fonctions de base utiles à l’atelier : Gestion, facturation clientèle.

renseignements et programme détaillé sur le site www. cac-formations.net

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24 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

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23 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

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Réaliser des prestations audiovisuelles en ESAT...

17 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

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Handicap: vers la fin du « travail protégé » ???

15 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

L'insertion professionnelle des personnes handicapées peut se faire en «milieu ordinaire», c'est-à-dire en entreprise. Le code du travail connaît de nombreuses dispositions censées favoriser l'accès à l'emploi : quota minimal d'emplois assorti d'une sévère sanction financière en cas de non-respect, cumul pendant six mois de l'allocation d'adulte handicapé et d'un salaire, aide à l'emploi et aide à l'insertion versées à l'employeur pour faire face aux charges induites par l'emploi d'un salarié handicapé.

Environ 140 000 personnes handicapées travaillent en entreprise adaptée (EA), en établissement ou service d'aide par le travail (ESAT, ex-CAT) ou encore pour un centre de distribution de travail à domicile (CDTD), structure qui permet d'employer des personnes dont le handicap empêche le trajet domicile-travail.

L'orientation vers ces structures par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées fonctionnant au sein de la Maison départementale des personnes handicapées se fait, en principe du moins, selon « l'efficience » de la personne handicapée : vers l'entreprise adaptée ou le CDTD si elle est supérieure à un tiers de celle d'un travailleur ordinaire et, en cas contraire et s'il subsiste une certaine capacité de travail, vers l'ESAT.

COMPENSER LES SURCOÛTS

La règle de principe est que le droit du travail s'applique pleinement aux personnes handicapées de l'entreprise adaptée. L'EA est subventionnée par l'Etat pour compenser les surcoûts générés par l'emploi de personnes handicapées et perçoit une aide forfaitaire au poste dès lors qu'elle occupe 80 % de salariés handicapés.

Un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 6 février 2013 vient nous rappeler que le statut juridique des personnes en ESAT est particulier : il n'y a pas de contrat de travail. Il existe, en effet, entre l'ESAT et la personne handicapée « un contrat de soutien et d'aide par le travail ». Ce contrat est conclu pour une durée d'un an et reconduit tacitement. Le code du travail s'applique toutefois partiellement à ce contrat suis generis.

Ce statut risque d'être bouleversé : la Cour de justice de l'Union européenne, saisie par la Cour de cassation en mai 2013, doit se prononcer prochainement sur la question de savoir si la personne handicapée travaillant en ESAT est un « travailleur » pour l'application des règles européennes sur les congés payés. Une réponse positive dans cette affaire C-316/13 Fenoll, encore pendante, devrait conduire à un alignement des droits sur celui des « salariés ordinaires » et, dès lors, à une transformation des ESAT.

En d'autres termes, les salariés handicapés bénéficieraient d'une application complète du code du travail. En même temps, le modèle économique des ESAT, dont l'équilibre financier repose sur un coût du travail moindre, sera à revoir.

Article : Le monde.fr

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Hugues Aufray et les Belmondo au centre pour handicapés

15 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Les personnalités invitées hier à l'ESAT (établissement et services d'aide par le travail) les Ateliers de la Gentilhommière, à Marnes-la-Coquette, ont pu le constater. Le handicap n'empêche pas de bien travailler. Hugues Aufray, Paul Belmondo et sa femme Luana ont fait le tour de l'établissement avec l'équipe organisatrice d'Ecorun. Les salariés de la Gentilhommière participeront une nouvelle fois à cet événement sportif qui mêle courses et randonnées, programmé le 5 octobre.

Paul et Luana Belmondo, qui parrainent Ecorun depuis son lancement en 2012, découvrent ainsi le cadre dans lequel évoluent leurs partenaires de l'Esat. « On a l'habitude de les voir chaque année », sourit Luana Belmondo. « Nous savions qu'ils ont un rôle important, car ils préparent les 2 000 sacs des concurrents, dont je compte bien faire partie cette fois-ci », complète son mari. Qui apprécie que ces personnes handicapées puissent aussi courir avec les valides.

Les employés préparent la grande course Ecorun

Les employés de la Gentilhommière, affairés hier à emballer des sangles dans des cartons, garniront les besaces des coureurs. Ces derniers y trouveront leurs dossard, tee-shirt et autres produits dérivés. Ils assureront aussi en totale autonomie le point de ravitaillement prévu au km 15, juste devant la demeure d'Hugues Aufray. « Il leur ouvre sa maison, tire un tuyau pour avoir accès à l'eau », explique Antoine Bienne, le directeur général d'Ecorun.

Au-delà du rôle des travailleurs de l'Esat, Hugues Aufray venu en voisin et les Belmondo ont pu connaître les autres marchés sur lesquels ils interviennent. « Nous employons 45 adultes, essentiellement à la blanchisserie, au conditionnement, au montage de bijoux fantaisie et à l'informatique et à la bureautique », détaille Frédéric Baert, chef de service.

Antoine Bienne a profité du rendez-vous d'hier pour faire venir des partenaires susceptibles d'avoir recours aux services de l'Esat. « Des représentants du groupe Bolloré et Tina Kieffer, qui préside l'association Toutes à l'école, dévoile Antoine Bienne. A chaque inscription, nous reverserons 1 € à son association qui scolarise des petites filles au Cambodge. »

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Handicap et insertion témoignage...

14 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Nous avons eu la chance de rencontrer Nicolas Bissardon, responsable des relations extérieures chez Handicap.fr, pour discuter emploi et handicap.

Nous reviendrons sur ses études et son parcours professionnel en faisant le lien entre l'insertion des personnes handicapées et le monde du travail.

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Handicap psychique et insertion professionnelle

14 Avril 2014 , Rédigé par CAC-FORMATIONS

Si les handicapés physiques et sensoriels commencent à s’intégrer dans le milieu du travail, les handicapés psychiques, eux, restent ignorés. 600.000 personnes sont concernées...

Le seuil des 6 % de travailleurs handicapés, imposé par la loi du 11 février 2005, reste difficile à atteindre pour les entreprises. Y compris les entreprises les mieux disposées. Le profil des candidats est trop souvent en décalage avec leurs besoins. Le niveau de qualification des chercheurs d’emploi handicapés est en effet nettement inférieur à la moyenne : 80 % d’entre eux ont une formation de niveau 5, équivalent au CAP. De plus, les aléas médicaux et sociaux les ont souvent éloignés de l’emploi : 53 % des personnes handicapées inscrites à Pôle emploi le sont depuis plus d’un an ; 30 % depuis plus de deux ans. Enfin, comme 85 % des handicaps se déclarent ou se développent avec l’âge, 37 % des chercheurs d’emploi handicapés ont plus de 50 ans. Entre l’âge, l’éloignement de l’emploi et le manque de qualifications, ils cumulent les handicaps…

Les travailleurs handicapés psychiques, plus qualifiés

Parmi les travailleurs handicapés, il existe une population plus diplômée que la moyenne et pourtant négligée : les 16 % de personnes atteintes d’un handicap psychique. Ce handicap est la conséquence d’une maladie psychique ou de troubles mentaux chroniques qui affectent la personnalité : schizophrénie, paranoïa, anxiété généralisée, dépression chronique, troubles bipolaires, troubles obsessionnels ou phobiques, etc. Contrairement au handicap mental, il n’affecte pas les facultés intellectuelles. Au contraire, les 600 000 personnes recensées par l’Agefiph auraient un niveau de qualification nettement supérieur à la moyenne : ces pathologies se déclarent généralement à l’âge adulte, sans entraver le cours de la scolarité. Elles surviennent de plus en plus souvent au cours de cursus particulièrement exigeants : « A ce jour, 37 % des étudiants scientifiques suivis par des associations spécialisées sont atteints de handicap psychique, observe Gérard Lefranc, directeur de la mission Insertion du groupe Thalès. Les écoles préparatoires, leur travail intensif et leurs pics de stress favorisent les décompensations. »

Le handicap psychique peut se manifester de différentes façons : difficultés relationnelles, déficit d’attention, de concentration ou de mémorisation, instabilité de l’humeur, obsessions, compulsions, etc. Avec une alternance d’états calmes et de crises : c’est précisément le caractère imprévisible des troubles qui inquiète les recruteurs. A plus forte raison si l’on considère qu’un mauvais management peut déclencher des épisodes de crise. Contrairement aux idées reçues, les accès de violence sont aussi rares que dans le reste de la population. Le handicap fait pourtant peur : les managers se portent rarement volontaires pour intégrer une personne atteinte dans leur équipe. Parce que le handicap psychique reste tabou. Et parce que les difficultés objectives ne manquent pas : « Alors que l’intégration professionnelle des handicaps physiques ou sensoriels passe par une adaptation du poste de travail, l’intégration du handicap psychique passe par l’adaptation de l’employeur, du manager et des collègues. Ce qui est évidemment plus délicat », admet Thierry Brun, directeur général de l’association Messidor, qui gère des établissements de travail protégé et adapté. « Face au handicap psychique, c’est tout le collectif de travail qu’il faut adapter », confirme Jane Gansel, chargée de mission handicap et diversité au sein de l’institution de prévoyance Klesia. Ce qui est toujours plus difficile quand la pathologie est taboue : « On ne peut parler ouvertement du handicap que si la personne l’accepte. Du reste, je préfère l’éviter car le mot fait peur. Mieux vaut décrire concrètement au manager les situations qui peuvent poser problème : le stress, le sentiment d’échec, les conflits ouverts. En insistant sur le fait que la personne a les compétences requises et est qu’elle est reconnue comme étant apte à travailler. »

Souplesse et formation des équipes

Exactement de la même façon que face à un handicap physique ou sensoriel. « Le handicap psychique ne doit pas être stigmatisé, estime Erwan Le Cornec, chargé de la mission handicap et psychologue de formation. Tous les types de handicaps requièrent une certaine souplesse, du temps et de l’engagement de la part de l’environnement de travail. » De plus, « l’intégration du handicap psychique est gérable dès lors qu’on comprend qu’il faut éviter de placer le collaborateur concerné dans des environnements stressants ou instables. » C’est pourquoi l’intervention du médecin du travail est essentielle : « A défaut de dévoiler la nature de la pathologie, qui reste de la seule décision de la personne concernée, il se porte garant de son aptitude à travailler et explicite les conditions dans lesquelles elle peut le faire. » Mieux vaut toutefois former l’ensemble de l’équipe à l’identification des signaux d’alerte : « Retards trop fréquents ou absences subites et inexpliquées, dégradation de l’hygiène et de la présentation physique, refus systématiquement d’aller au restaurant d’entreprise, signes d’angoisse traduisent souvent une dégradation de l’état psychique », détaille Gérard Lefranc. Il faut, surtout, expliquer au manager qu’il n’est pas seul face au handicap psychique : « Il doit travailler en équipe avec le médecin du travail et la mission handicap tout en restant dans son rôle de manager ». C’est-à-dire éviter de jouer les psys ou les nounous, et ne pas hésiter à sanctionner les attitudes inacceptables...

posté par Gilles DECORNEC,psychologue du travail et intervenant E.P.S.R.

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