informatique
Les nouvelles technologies dopent l’emploi des handicapés
C'est une révolution silencieuse : Internet contribue à changer la donne pour les personnes handicapées. Cela se vérifie dès le stade de la recherche d’emploi. La visioconférence est par exemple un excellent outil de candidature.
Un exemple avec le 8e salon Handi2day, organisé du 28 au 31 octobre par les sites Handicap.fr et Job2day et parrainé par l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).
Son principe est inédit: mettre en rapport 40 000 candidats atteints de handicap avec 70 entreprises, de manière virtuelle. Face à leur écran d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, les candidats passent des entretiens à distance pour tenter de décrocher l’un des 2 000 postes proposés.
Au sein de l’Agefiph, la question de l’apport des nouvelles technologies pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées est centrale. En 2013, l’association a mis en place, par le biais d’appels à projets, des expérimentations qui visent à réduire les freins rencontrés par les personnes handicapées dans leur parcours professionnel. Qu’il s’agisse d’un handicap mental, psychique ou d’une maladie évolutive ou chronique.
Parmi les technologies qui favorisent l’emploi, certaines sont évidentes: c’est le cas de l’ordinateur et du Web. Mais encore faut-il qu’elles profitent d’une accessibilité adaptée, quel que soit le handicap. "L’accès à Internet est longtemps resté compliqué pour les personnes handicapées visuelles... et il y a encore beaucoup de progrès à faire", tempère Annick Montfort, responsable des études pour l’Agefiph.
Le GPS est aussi considéré comme un outil révolutionnaire: "Il permet de se déplacer de manière précise dans une ville. Son utilisation peut faciliter la vie professionnelle des personnes handicapées visuelles, mais également d’une personne présentant des troubles de la mémoire ou de l’attention. De manière générale, tous les systèmes connectés auront un impact sur la vie des personnes ayant des troubles cognitifs."
Le télétravail a libéré certains handicapés moteurs, en leur permettant de travailler à distance; les mails et les SMS ont apporté aux sourds des moyens simples de communication; le contrôle vocal des écrans ouvre les portes de l’informatique aux déficients visuels... "Une autre avancée extraordinaire est la visio-interprétation, ajoute Annick Montfort, c'est un service qui traduit instantanément un discours aux malentendants." Ce système de traduction simultanée en langage des signes s’est développé au sein des entreprises.
Airbus Toulouse a été précurseur en la matière: en 2008, l’entreprise a mis en place une plateforme d’interprétariat pour plusieurs salariés sourds. A l’époque, Christian Rouquayrol, référent handicap au sein du service prévention des risques professionnels de l’entreprise, confiait: "Cette démarche s’inscrit dans une réflexion plus large que nous menons sur le maintien de l’employabilité de nos salariés handicapés. Nous avons, parmi nos effectifs, des gens, parfois de haut niveau, qui vivent mal leur situation de travail ou qui aspirent à une évolution professionnelle. Il est essentiel de prendre en compte leurs difficultés."