moniteurs d'ateliers
Moniteur d'atelier un métier d' évolution...
Que celà soit à travers la réforme du certificat de qualificationde branche et de sa validation au niveau 4 ( d'ici 3 années) que sur l'accompagnement des usagers en matière de travail ,mais aussi d'apprentissages et de qualification (RSFP ,VAE) le métier est en plein devenir autour d'une double compétence:
-accompagnement de la personne et du groupe dans le cadre d'une activité technique ;
- participation à l'élaboration et à l'encadrement d'une activité technique et professionnelle ;
- travail en équipe pluriprofessionnelle .
- implication dans les dynamiques partenariales institutionnelles.La formation théorique est complétée par un stage de neuf mois. Les titulaires du CQFMA peuvent ensuite prétendre à entrer en formation d'éducateur technique spécialisé (1). Les centres de formation travaillent à la reconnaissance de ce certificat au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) qui sera validez de niveau 4 ,après une expériementation de 3 années (2016).
Côté rémunération, les moniteurs d'atelier débutent à 2122 euros bruts par mois (2761 euros en fin de carrière) s'ils relèvent de la convention collective nationale du 31 octobre 1951 (CCN 51). Dans celle du 15 mars 1966 (CCN 66), moins avantageuse, la fourchette de salaire mensuel va de 1535 euros bruts à 2430 euros bruts. Et dans la fonction publique, d'environ 1 350 euros à 1 930 euros.
(1) Arrêté du 18 mai 2009 (qui fixe les modalités de formation des éducateurs techniques spécialisés et les modalités d'organisation des examens pour l'obtention du diplôme d'Etat) et circulaire n° DGAS/4A/DGESIP/2009/331 du 2 novembre 2009 sources Direction Emploi.
le Point de vue d'une direction d'établissement:
Ghislaine Cuenca, directrice de l'Esat 4 Vaulx-Jardin, à Corseul (Côtes-d'Armor)
« Depuis sa création dans les années 1980, l'Esat, géré par l'association 4-Vaulx-les-Mouettes, a choisi d'associer de manière originale les caractères social et environnemental. Il permet en effet l'intégration professionnelle de 105 adultes en situation de handicap tout en développant des ateliers écologiques : compostage des algues vertes, ferme biologique légumière, vente et restauration sociale collective. Quinze moniteurs d'atelier encadrent ces différentes activités. Ils sont très qualifiés dans leur domaine et capables de transmettre leur métier avec humanité. Selon moi, leur rôle est avant tout d'être aux côtés des ouvriers, dans une communauté d'action, et non pas de réaliser à leur place. Lorsque je recrute des moniteurs d'atelier, je n'exige pas de diplôme de travailleur social, mais avant tout des compétences techniques. Ce qui explique la présence de deux ingénieurs agronomes pour répondre à la technicité et l'expertise nécessaire aux ateliers certifiés bio, le maraîchage et le compostage. »
Moniteurs d'ateliers : témoignages d'apprentissages ..
2008 ,déjà ...le début d'une longue aventure ensemble Moniteurs d'ateliers et ouvriers,engagés dans le dispositif de reconnaissance des acquis des compétences..
le film qui suit donne la parole à des personnes handicapées qui travaillent en Etablissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT) ou en Entreprise Adaptée (EA),avec un recul de quelques années sur leurs expériences...
Son impact est fort, à la mesure des convictions partagées qui trouvent là leur illustration. Le reste appartient à chacun et s'appelle l'émotion...
Estime de soi et validation des compétences à l'ESAT
Un dispositif gagnant/gagnant pour tous ESAT, clients mais surtout Usagers en matière d'estime de soi!
Créer son Entreprise Adaptée? et pourquoi pas...
Qui peut créer une Entreprise Adaptée ?
Les Entreprises Adaptées peuvent être créées par les collectivités ou organismes publics ou privés et notamment par des sociétés commerciales.
- Les Entreprises Adaptées créées par les collectivités locales, organismes publics ou privés sont soit des établissements gérés par ces personnes morales, soit des entités juridiquement indépendantes.
- Les Entreprises Adaptées créées par une société commerciale doivent se constituer en personne morale distincte. Cette condition a pour but de renforcer leur responsabilité juridique, financière ainsi que leur autonomie.
Pour devenir « Entreprise adaptée », les entreprises signent un contrat d’objectifs triennal (COT) avec les services de l’état qui vaut agrément. Le droit aux aides de l’Etat est ouvert à partir de la reconnaissance de l’entreprise en tant qu’EA.
Nécessité d'une autonomie et d'une viabilité économique
En tout état de cause, l’EA doit constituer une unité autonome et viable économiquement sur les bases suivantes : production commercialisée différenciée, lieux de production clairement identifiés, moyens en matériels et personnel distincts, comptabilité distincte et complète sur la base du plan comptable général
Le nombre de créations par an
A ce jour, l’UNEA reçoit entre trente et quarante contacts par an de personnes, physiques ou morales, qui envisagent de créer une Entreprise Adaptée. Le nombre effectif de créations annuelles est de 15 à 20 entreprises, En parallèle, on estime environ à 4 ou 5 les disparitions d’Entreprise Adaptée par an.
Les motivations du créateur
Les raisons de la création d’une Entreprise Adaptée sont complexes et variées.
Selon la nature des porteurs de projets, elle est parfois le résultat d’une reconversion personnelle, notamment de cadres, qui veulent donner un autre sens à leur engagement professionnel. Pour de nombreux créateurs, c’est la dimension sociale qui est prépondérante. C’est notamment ce qui motive un certain nombre de jeunes dirigeants en début de carrière. Des personnes sont issues d’autres sphères de l’économie sociale et solidaire. On trouve, par exemple, des encadrants techniques issus d’entreprises d’insertion.
Pour d’autres enfin, c’est la logique économique qui est prépondérante. Il s’agit avant tout de conquérir de nouvelles parts de marchés, en utilisant parfois la plus value sociale avant tout comme un argument commercial…
L’émergence des clauses sociales dans les marchés publics vient aussi stimuler la création ou le recours aux Entreprises Adaptées. Certains grands groupes s’interrogent aujourd’hui sur l’offre disponible, pour pouvoir eux-mêmes faire appel à des prestataires de ce type et répondre à des marchés publics.
Le profil des dirigeants
Une grande majorité des dirigeants d’Entreprises Adaptées est issue du tissu associatif et social. Ils sont ainsi 60 % à diriger parallèlement un ESAT. La professionnalisation du secteur ces dernières années a cependant tendance à corriger cette prédominance. Enseignants ou travailleurs sociaux qui prennent un virage vers l’activité économique, anciens chefs d’entreprises qui prennent un virage vers une activité plus sociale, personnes ayant un ancrage dans la vie politique locale, commerciaux…
Ils ont le plus souvent une expérience professionnelle significative et ont environ une cinquantaine d’années. Ils ont aussi souvent eu, dans leur histoire de vie, un lien particulier, une confrontation avec le handicap, à travers leur famille, leurs amis…
Un potentiel en développement
Le développement des Entreprises Adaptées était confronté à un paradoxe. D’un côté, le marché se développe et la demande « privée » est croissante, ce qui invite à stimuler ou accompagner la création d’entreprises nouvelles. Néanmoins, le nombre d’aides aux postes est limité, ce qui invite plutôt à la prudence. Il est de 19500 postes pour l’année 2011, contre 20 000 pour l’année 2010. Double paradoxe, l’enveloppe annuelle globale de l’état ne semble jamais totalement utilisée, mais le système des attributions par région et selon les DIRECCTE demanderait plus de souplesse pour pouvoir répondre de manière plus réactive à des initiatives locales.
Le pacte pour l'emploi en Entreprises Adaptées, signé le 22 décembre 2011 par le Premier Ministre à Matignon, permettra de redonner une véritable dynamique de développement au secteur adapté.
De plus, notons que les EA bénéficient d’un avantage concurrentiel conséquent, puisqu’elles permettent aux entreprises, aux établissements des fonctions publiques, aux collectivités territoriales de s’acquitter de la moitié de leur obligation d’emploi de personnes handicapées. Ainsi en devenant clientes des EA ces structures réduisent leur contribution AGEFIPH ou FIPHFP. Les structures relevant du Code des Marchés Publics ont également la possibilité de réserver des marchés aux EA.
Combien coûte une entreprise adaptée?
Spécificité du modèle économique EA:
Très souvent évoqué ,en lien avec de nombreuses questions de nos lecteurs ,nous revenons sur le financement d'une Entreprise Adaptée:m
Les surcoûts liés à l'emploi "très majoritaire" de travailleurs handicapés
Le surcoût global moyen auquel doit faire face une Entreprise Adaptée par rapport à une entreprise classique est estimé à 16 200 euros par an et par travailleur handicapé. Ce surcoût est dû :
• Pour 83,8% à un différentiel de productivité.
• Pour 14,6% à un nécessaire encadrement supplémentaire, à la fois social et technique.
• Pour 1,6% à des besoins techniques complémentaires, en termes de surfaces et d’équipements.
Les aides publiques
Par les différentes aides publiques mises en place pour favoriser l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés, l’Etat couvre 92% de ce surcoût (soit 14 900 euros). Deux types d’aides sont mobilisés :
- L’aide au poste : elle permet aux salariés en situation de handicap de percevoir une rémunération au moins égale au Smic. L’aide au poste couvre ainsi 80% du Smic brut non chargé.
- La subvention spécifique : elle constitue l’aide structurelle versée aux Entreprises Adaptées pour les accompagner dans leur développement. Elle atteignait en moyenne 2 100 euros par travailleur handicapé en 2009.
Le contrat d’objectifs triennal (COT), passé entre l’Etat et l’Entreprise Adaptée, valant agrément, précise la situation et le projet de l’EA et détermine les aides de l’Etat. Un avenant financier annuel fixe l’effectif de référence ouvrant droit à une aide de l’Etat pour l’Entreprise Adaptée et détermine le montant de ces aides. Il précise les conditions d’ajustements de l’effectif, en cours d’année, liés à la conjoncture économique.
L’instauration d’un tel mode de financement permet le rapprochement du statut de la personne du droit commun et le renforcement du rôle social et économique des Entreprises Adaptées.
Par ailleurs, l’Entreprise Adaptée, comme toute entreprise, a droit aux autres aides de droit commun.
Un investissement gagnant pour la collectivité
Une étude réalisée par KPMG pour l’Union nationale des Entreprises Adaptées révèle que les aides publiques déployées constituent un investissement porteur pour la collectivité. L’étude a déterminé en effet qu’à partir d’une rémunération égale à Smic + 2,6% de toute personne handicapée travaillant dans une Entreprise Adaptée, chaque euro investi par la collectivité publique lui est retourné sous forme de recettes fiscales et sociales.
Cela signifie donc, d’un simple point de vue financier, que l’engagement public en faveur d’un accès à l’emploi d’un travailleur handicapé constitue un investissement gagnant.
L’étude démontre par ailleurs que toute personne handicapée en situation de non emploi représente un coût moyen pour la collectivité de 8 870 euros par an. Ce coût varie selon les allocations dont la personne handicapée bénéficie.
Ainsi, lorsqu’une personne handicapée, qui bénéficiait d’une allocation liée à son handicap (AAH) ou à sa situation de non emploi (RSA, ARE...), accède à l’emploi et à une rémunération de niveau Smic + 2,6% en Entreprise Adaptée, le gain social (ou l’économie budgétaire) pour la collectivité s’élève à 8 869 euros par an.
Reconnaissance des savoirs faire des ouvriers d'ESAT
A l'initiative d'UNIFAF,organisme collecteur du secteur médico-social le CAC FORMATIONS a été chargé dans le cadre des A.P.R (actions Prioritaires Régionales)de réaliser ces modules de formation "Valoriser ses compétences" destinés à expliquer ,puis préparer la démarche de Validation des compétences,aux ouvriers travailleurs d'ESAT.C'est aussi le dispositif Différent et Compétent initié par les établissements de Bretagne au départ:
"En ESAT, on est protégé, confie le jeune jardinier, mais je voudrais travailler seul, en équipe quand même… prendre mes responsabilités". A l’origine de ce changement : un projet pilote de Validation des Acquis de l’Expérience Pierre en attend beaucoup. Grâce à la VAE, ses compétences pourront enfin être reconnues : "avant, le seul titre qu’on avait, c’était travailleur handicapé… Dire qu’on a un titre professionnel, ça changera un peu les regards".
"La professionnalisation devient une préoccupation liée à la réalité économique parce qu’il faut trouver des clients. Cependant, le pari de l’établissement est d’abord un pari sur l’homme. Toute l’équipe y croit, sinon, rien n’aurait été possible". Dès le départ, la démarche s’annonce en effet complexe. "Les ouvriers d’ESAT sont des gens de métier et la VAE est un outil génial pour valoriser les savoir-faire. Problème : ce dispositif reste inadapté à un public en grande difficulté et fragile devant l’échec. La question se posait de savoir comment rendre cette VAE accessible quand il y a de l’illettrisme, des troubles cognitifs, du langage ou de la perception."
Des solutions originales vont permettre aux ouvriers de l’ESAT de valider leurs acquis, notamment la création d’un "portefeuille de compétences" individuel. "Dans ce classeur destiné au jury, chacun a produit des textes retraçant son expérience". L’accompagnement a consisté ici à "les faire dialoguer afin de mettre en mots leurs savoirs pour coller au titre." Autre idée : l’utilisation de situations concrètes. "Si on doit donner les critères d’un bon passage du motoculteur, on parle de granulosité de la terre. Eux disent : je vais te montrer. Alors on a aussi fait des photos".
Plus qu’un certificat remis hier.. lors de cette cérémonie une grande victoire pour tous Ouvriers et moniteurs...avec beaucoup d'émotions... sur cette vidéo.Merci encore pour ses moments émouvants...
posté par Catherine Bert, chargée d'Insertion