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Travailleurs handicapés : les entreprises respectent-elles la loi ?

28 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #insertion par l'économique, #Moniteurs d'ateliers, #social, #société

 

6%, c’est la part de travailleurs handicapés que les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation d’employer. D’après une enquête, la majorité des entreprises reportage...

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Leur "bonne bouille" fait recette sur les marchés !

27 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #social, #société, #Moniteurs d'ateliers, #insertion par l'économique, #Handicap

Résumé : Gilles Versluis, éleveur de cochons, a créé l'association "Les bonnes bouilles de Bouillac". Son projet ? Permettre à de jeunes adultes handicapés, comme son fils, trisomique, d'accéder à l'emploi, sur les marchés, au contact du public.

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Les bonnes bouilles de Bouillac est une association née à l'initiative de Gilles Versluis, éleveur de porcs gascons, en Dordogne. Son objectif ? Montrer que son fils, Jules, avec une trisomie 21, ne manque pas de ressources. C'est en remarquant l'intérêt porté par certaines personnes au handicap de son fils, lorsqu'il en parle, qu'il prend la décision, avec d'autres parents, de se lancer dans cette aventure. Il décide ainsi d'installer un petit stand pour vendre ses produits (jambons, saucissons…), accompagné d'un jeune adulte en situation de handicap. Même si Gilles est personnellement touché par la trisomie, son projet concerne tous les handicaps, sans exception.

Au contact du public

Avec la rencontre d'Hugues, un jeune adulte porteur de trisomie 21, les choses se concrétisent. « Je l'ai croisé dans le bus de mon fils, et c'est après avoir rencontré ses parents que je lui ai proposé de venir travailler avec moi », explique l'éleveur. Ce dernier est convaincu que le jeune homme a le profil parfait pour mener cette petite affaire. « Il manifestait le désir d'être au contact de la clientèle », une qualité sur laquelle Gilles peut encore compter aujourd'hui. Avec l'envie de rassembler des personnes différentes et de mettre en lumière le handicap, son initiative prend rapidement de l'ampleur.

Une initiative qui sort de l'ordinaire

Contrairement au Téléthon, l'objectif de cet entrepreneur n'est pas de « récolter de l'argent mais de faire quelque chose qui permette aux personnes handicapées de participer », de manière active. Leur proposer un emploi, les mettre en condition de travail, c'est leur donner la visibilité et surtout la reconnaissance qu'ils peinent d'ordinaire à obtenir. « Les gens n'ont plus le temps de se rencontrer, d'échanger », déplore le président de l'association. C'est là tout l'objectif de son engagement : créer un lieu de partage. Selon lui, « trop peu de personnes en situation de handicap sont visibles aux yeux du monde, alors qu'ici les gens viennent, discutent, et c'est déjà beaucoup. » Lorsque la mairie de Belvès lui propose de s'installer sur son marché pour y tenir un stand tous les samedis, le père de famille voit beaucoup plus grand. Pour avancer, il faut des financements, et le marché est un bon moyen de faire connaître son projet.

D'autres projets…

Après deux ans à Belvès, Gilles Versluis continue d'avoir des rêves plein la tête. Il souhaite s'installer sur trois autres marchés, avec, toujours, derrière l'étal, une personne en situation de handicap. Touche-à-tout, il rénove également une vieille bâtisse à Bouillac afin d'en faire un lieu de vie qui accueillerait entre cinq et sept employés avec un handicap mental. « La situation de la personne importe peu. Ce qui compte réellement, c'est sa motivation et son envie d'interagir avec un public », confie-t-il . Dans un cadre naturel, sur plus de 6 hectares, le site proposera également une ferme et devrait ouvrir ses portes à des visiteurs en quête de calme et de sérénité.


© Les bonnes bouilles de Bouillac Par

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Des travailleurs d'ESAT médaillés d'or pour leur bière!

26 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #Moniteurs d'ateliers, #Restauration, #Reconnaissance professionnelle, #social

Résumé : La brasserie de l'Esat d'Armentières a conquis le jury du Salon de l'agriculture. En mars 2018, l'une des bières produites par des personnes handicapées mentales a remporté une prestigieuse médaille d'or. La reconnaissance de leurs compétences !

 

Les travailleurs handicapés auraient-ils de bonnes raisons de se faire «mousser » ? Oui, répond le concours du Salon de l'Agriculture qui, en mars 2018, a décerné deux médailles aux brasseurs en situation de handicap mental de la brasserie Malécot. « C'est une immense fierté pour nous ! », se réjouit Elisabeth Zureck, directrice de cet Établissement et service d'aide par le travail (Esat) situé à Armentières (Hauts-de-France).

Un travail de grande qualité

Le Salon de l'agriculture est l'évènement qui récompense les meilleurs produits du terroir français. La brasserie Malécot participait à son concours national pour la première fois en 2018. « En y allant, nous n'avions pas en tête de revenir avec une médaille. C'était surtout l'occasion de découvrir le salon et son déroulement », poursuit la directrice. Et pourtant, ce n'est pas avec une mais bien deux médailles qu'elle est repartie. La Léonce Triple, créée en juin 2016, a remporté la médaille d'or, et la Blonde, née fin 2009, le bronze. « Jamais, durant la compétition, nous n'avons mis en avant le fait que notre bière était produite par des personnes en situation de handicap mental, explique la direction. Le fait que la Blonde, qui est la première bière entièrement brassée par nos soins, soit primée, prouve que le travail initial était déjà d'une grande qualité. »

Un véritable savoir-faire

La brasserie Malécot compte aujourd'hui une dizaine de brasseurs avec un handicap mental, accompagnés par deux moniteurs maîtres brasseurs. « Ce ne sont pas des professionnels issus d'une formation de brasseur mais des amateurs qui produisaient déjà de la bière à titre personnel », déclare la directrice. Du choix des grains à la fermentation, en passant par le brassage et l'embouteillage, les travailleurs créent la boisson de A à Z. Le processus de création d'une nouvelle bière les inclut et se déroule en différentes étapes. Dans un premier temps, la direction se réunit afin de savoir quel type de bière elle souhaite créer ; « Dans le cas de la Léonce Triple, nous sommes partis sur un triple affinage », précise-t-elle. Une fois la décision prise, les brasseurs sont chargés de faire quelques essais et ajustements, jusqu'à concocter le breuvage idéal.

Un franc succès

Si, aujourd'hui, l'Esat d'Armentières gère l'intégralité de sa production, cela ne fut pas toujours le cas. « Au début du projet, nos bières étaient produites en Belgique par un brasseur local qui nous envoyait ensuite la production. Après, nous prenions en main l'étiquetage », Elisabeth Zureck. Mais, en février 2015, avec le soutien de l'association des Papillons Blancs de Lille, l'Esat investit dans une micro brasserie pour gérer le processus en totale autonomie. Selon la directrice, « il aura fallu du temps pour prouver que le projet était viable ». Aujourd'hui, la brasserie dispose de cinq cuves. Une sixième a été achetée grâce à une campagne de financement participatif. « Avec cette dernière cuve, nous avons atteint notre maximum de capacité. » Pourtant, elle a des projets pour l'avenir. La bière Léonce est actuellement vendue dans près de 100 sites différents mais la directrice confie que, depuis l'annonce de la médaille, elle reçoit des appels de distributeurs partout en France qui souhaitent, eux aussi, la commercialiser.

Un avenir radieux

« Nous souhaiterions accroître notre production et ainsi offrir plus de postes de travail aux personnes accompagnées, essentiellement à l'étiquetage et le conditionnement », conclut Elisabeth. En effet, le travail au sein de la brasserie Malécot a déjà permis à deux travailleurs en situation de handicap mental de valider leurs compétences grâce à une validation des acquis d'expérience sur le métier de brasseur ; la direction espère encourager davantage ce type d'initiatives. De plus, deux nouvelles bières devraient voir le jour d'ici la fin de l'année.

© Facebook et Papillons blancs de LillePar , le 

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Adultes sous tutelle?Le gouvernement défend le droit de vote pour tous

20 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #société, #social, #Vie Sociale

Résumé : Sophie Cluzel se prononce pour le droit de vote inaliénable pour tous et réfute l'argument qui voudrait que les personnes handicapées soient influencées par leurs proches ; c'est ce qu'on disait pour les femmes en d'autres temps...

 

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, s'est prononcée pour que le droit de vote ne puisse plus leur être retiré, et ce "quel que soit le degré" de handicap, le 21 février 2018 sur Public Sénat. En vertu de l'article 5 du code électoral, un juge peut suspendre le droit de vote aux majeurs sous tutelle, une situation qui peut par exemple concerner les personnes avec un handicap mental.

Question de dignité

Avant 2009, l'avis du juge était obligatoire, mais une réforme avait alors permis d'inverser la logique en consacrant le droit de vote, sauf avis contraire. La secrétaire d'État veut désormais aller plus loin, en supprimant cette possibilité pour le juge. "Il suffirait peut-être d'abroger cet article L5 pour permettre aux personnes handicapées de retrouver toute leur dignité d'êtres humains (...) avec leurs droits civiques, c'est-à-dire le droit de vote", a déclaré Mme Cluzel. "J'ai consulté mes collègues, le ministre de l'Intérieur, la ministre de la Justice, et ça leur paraît élémentaire, ça fait des années qu'on aurait dû le faire", a-t-elle ajouté, assurant avoir le soutien du gouvernement.

Des personnes sous influence ?

Interrogée sur le risque que ces personnes ne se trouvent influencées par d'autres, la ministre a rétorqué : "l'influençabilité, c'est ce qu'on a opposé pour que les droits des femmes ne soient réels qu'en 1944". "Charge à nous d'accompagner ces personnes", a-t-elle complété, en insistant notamment sur la nécessité de "mise en accessibilité universelle de tous (les) programmes électoraux", notamment via l'utilisation du langage Facile à lire et à comprendre (Falc) "qui existe depuis très longtemps".

Appui de la commission des droits de l'homme

Il y a un an, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) avait plaidé pour l'abrogation de cet article du code électoral, dénonçant une "rupture d'égalité entre les citoyens". "On ne peut pas d'un côté affirmer que les personnes handicapées sont des citoyens comme les autres et, de l'autre, leur retirer l'attribut le plus emblématique de la citoyenneté", faisait alors valoir la CNCDH.

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Une agence de mannequin spécial handicap

15 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #Reconnaissance professionnelle, #social, #société, #VIE SOCIALE

Résumé : River Island, une marque de prêt-à-porter britannique, a choisi, pour fêter son trentenaire, de faire poser des enfants handicapés dans sa dernière campagne. Son credo : les étiquettes sont pour les vêtements, pas pour les enfants !

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Le message pour plus de diversité dans les publicités semble peu à peu être entendu par les grandes marques. Dernièrement, c'est River Island, une enseigne anglaise de prêt-à-porter, qui a décidé de faire sauter un vrai tabou. Pour fêter ses trente ans, elle a choisi des enfants en situation de handicap dans sa dernière campagne de pub. Âgés de 2 à 11 ans, les apprentis mannequins posent sur des fonds colorés et, tout sourire, prouvent que le handicap n'est pas un frein à leur bonheur. Si depuis quelques années, de plus en plus de marques optent pour la différence, c'est souvent en mettant en images des enfants porteurs de trisomie 21 ; River Island a fait un autre choix...

Le style pour tous

Ils sont six, porteurs d'un handicap différent. Gariel, 4 ans, et Cora, 6 ans, ont une trisomie 21 ; Lois est née avec une pathologie rare entraînant une surdité ; Miley souffre d'un trouble visuel ; Mia, 3 ans, est épileptique et a une paralysie cérébrale et, enfin, Teddy, 5 ans, est lui aussi épileptique et souffre d'une paralysie partielle. En prenant la pause, ils comptent faire savoir qu'être à la mode les concerne aussi ! « Les modèles ont été choisis pour cette campagne pour refléter la diversité de nos clients et célébrer une éthique qui résonne autant dans notre société que dans notre dressing, celle qui dit qu'être différent est normal », expliquait l'une des porte-parole de la marque au Daily Mail. Pour la mère de Teddy, cette expérience est l'occasion de montrer que « son handicap n'est pas une étiquette et qu'il est une personne à part entière ».

Une agence de mannequin spécial handicap

C'est par le biais de l'agence Zeebedee management que les enfants ont été sélectionnés. Cette agence de mannequins travaille uniquement avec des personnes handicapées et lutte pour une plus grande inclusion dans le milieu de la mode et de la publicité. Elle s'est dite très heureuse de voir qu'une marque aussi connue saute le pas et fait ce choix encore trop rare. « Nous espérons que d'autres enseignes suivront l'exemple de River Island et qu'elles feront en sorte de mettre en place des campagnes plus représentatives de notre société et de toute sa diversité », a déclaré l'agence. L'initiative de la marque de prêt-à-porter anglaise a été saluée par de nombreuses personnes à travers le monde, notamment sur les réseaux sociaux.

Les étiquettes sont pour les vêtements

Ce n'est pas la première fois que l'enseigne fait parler d'elle pour des actions similaires. En octobre 2017, Joseph Hale, un petit Britannique de 11 ans, prenait déjà la pose pour la campagne « River Island kids squad ». Diagnostiqué avec une dyspraxie, un retard de développement global et une trisomie, il s'était montré très à l'aise face à l'objectif. Ce printemps, River Island souhaite aller encore plus loin en lançant une campagne « Labels are for clothes » (en français, Les étiquettes sont pour les vêtements), qui a pour but de mettre à l'honneur l'individualité, en explorant le thème de l'identité et en mettant un « stop » aux stéréotypes (vidéo ci-dessous).

D'autres s'y mettent

Il semblerait que le thème de l'inclusion soit au goût du jour, puisque d'autres marques ont elles aussi choisi de faire poser des enfants en situation de handicap. Ainsi, très récemment, Gerber, la marque mondialement connu de petits pots pour bébés, a choisi un enfant porteur de trisomie 21 pour être son égérie pendant une année (article en lien ci-dessous). En 2015, Target, une chaîne de supermarché américaine, avait fait le choix de mettre en avant des enfants handicapés dans l'un de ses catalogues.

© River Island

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Handicap :Congé de proche aidant rémunéré : nouvelle tentative !

13 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #social

Congé de proche aidant rémunéré : nouvelle tentative !

Résumé : Un congé rémunéré et d'un an par personne aidée, c'est ce que proposent des députés pour apporter un soutien légitime aux proches aidants. Le texte, retoqué une 1ère fois en février 2018, fait une nouvelle tentative le 8 mars à l'Assemblée. Y

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Depuis le 1er janvier 2017, les salariés qui aident un proche malade, âgé ou handicapé peuvent bénéficier du « congé proche aidant », une mesure de la loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement (article en lien ci-dessous). Une aubaine ? Pas totalement si l'on considère qu'il est sans solde, d'une durée de trois mois, renouvelable sans pouvoir dépasser un an sur l'ensemble de la carrière !

Des députés s'engagent

C'est pourquoi, le 23 janvier 2018, une mission parlementaire préconisait de créer un « statut » spécifique pour les aidants, qui permettrait notamment d'indemniser ce congé et ainsi de prendre en compte cette tâche « invisible » dans les droits à la retraite (article en lien ci-dessous). « Il est nécessaire de mettre en place un statut du proche aidant qui lui confère des droits » car il « a besoin de temps, de ressources et d'accompagnement », avait déclaré le député communiste des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, rapporteur de cette mission. Dans cette proposition de loi n°589 « Pour une reconnaissance sociale des aidants » (en lien ci-dessous), un montant identique à celui de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP), soit 43,14 euros par jour, est préconisé.

Un niet sans appel

Cette proposition a été rejetée le 21 février 2018 par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, au motif, entre autres, qu'une mission sur la question des aidants a été confiée par le gouvernement à Dominique Gillot (présidente du CNCPH - Conseil national consultatif des personnes handicapées) et que son rapport est attendu pour le printemps 2018. Ou plutôt une question de gros sous ? « 30 000 personnes pourraient bénéficier du dispositif, pour un montant de 250 millions d'euros par an », avait chiffré Pierre Dharréville, qui, face à ce camouflet, exprimait publiquement sa colère. Certaines associations sont, à leur tour, montées au créneau, notamment l'APF qui, elle aussi, réclame ce congé rémunéré d'une durée d'un an, non pas sur l'ensemble d'une carrière professionnelle mais par personne aidée, au motif que, « dans une vie, on peut être un temps aidant de son enfant ou de son conjoint puis de son parent ».

Question de solidarité nationale

On estime, en France, à 8,3 millions le nombre de personnes qui aident un proche au quotidien. 47% occupent un emploi et seuls 8% ont recours aux congés existants. « Basée sur la solidarité nationale, elle aidera les aidants à concilier leur vie professionnelle avec l'aide apportée à un proche », explique l'APF. L'association déplore depuis plusieurs années un « glissement » de la solidarité nationale vers la solidarité individuelle avec, notamment, les lois sur le don, entre collègues, de jours de RTT ou de congés non pris étendue depuis le 31 janvier 2018 aux proches des personnes handicapées (article en lien ci-dessous). « Ces lois créent des inégalités entre salariés, que ce soit en raison de la taille de l'entreprise ou des durées différentes de congés, et font craindre une résurgence de la charité au détriment des droits des personnes ! », explique-t-elle. A contrario, cette proposition de loi sur la reconnaissance sociale des aidants n'est pas aléatoire et s'adresse à tous les aidants salariés.

Elle sera rediscutée en séance plénière à l'Assemblée nationale le 8 mars 2018. Ce sera la Journée internationale des droits de femmes. Hasard du calendrier ? Ce sont elles qui, dans ce contexte, sont majoritairement contraintes de cesser leur activité.

© APF + site Pierre Dharréville

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Travailleurs d'Esat et comédiens: devenir pros de la scène

11 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #social, #Vie Sociale, #Reconnaissance professionnelle

Travailleurs d'Esat et comédiens: devenir pros de la scène

Résumé : Ils sont handicapés... et comédiens. Et entendent le faire savoir. A l'occasion du festival(s) Orphée et Viva la vida, leur talent va tonner sur les planches des théâtres franciliens. Deux directeurs*, deux voix, pour en parler...

Par

*Richard Leteurtre, directeur artistique d'Orphée et de l'Esat Eurydice (78) et Olivier Couder, directeur du festival Viva la vida et du Théâtre du Cristal (95).

Le festival(s) Orphée et Viva la vida, c'est un évènement inédit,  40 lieux (théâtres, cinémas, bibliothèques…), 60 représentations, 2 départements (78 et 95)… Le meilleur des scènes « art et handicap » en France et en Europe, des créations passionnantes et inattendues qui tracent le chemin là où on ne les attend pas, interprétées par des comédiens en situation de handicap (article complet en lien ci-dessous).

H.fr : Les deux festivals existaient séparément et, pour la première fois en 2016, vous avez décidé de fusionner…
OC : Viva La vida dans le Val d'Oise et Orphée dans les Yvelines coexistaient en effet depuis plusieurs années. Nous avons décidé de rapprocher ces deux festivals, ce qui permet désormais de travailler de concert, avec une dynamique commune pour un rendez-vous tous les deux ans. Ce n'est pas seulement une vitrine mais un vrai travail de terrain pour renouveler l'image des personnes handicapées auprès du grand public et des établissements culturels.

H.fr : En quoi ce festival est-il nécessaire ?
OC : On observe une réticence manifeste du milieu culturel face à ce type de spectacles. Aux yeux de beaucoup, ils n'ont pas de validité artistique. C'est une « résistible ascension », un peu comme ce le fut pour l'art brut ; on a longtemps dit de ces autodidactes : « Ce n'est pas de l'art, ils ne savent pas peindre ».

H.fr : Pourtant, l'art se redéfinit sans cesse et n'est pas à une « fantaisie », voire une provocation, près…
RL : Ça devrait mais, avec nos comédiens handicapés, nous venons percuter l'académisme, et c'est délicat, même dans les milieux d'avant-garde. Il faudra encore un temps d'appropriation et d'apprivoisement pour, qu'à un moment donné, le milieu accepte de bouger ses critères artistiques.  J'ai même entendu un directeur de scène me demander : « Est-ce que ce sont de vrais comédiens s'ils sont trisomiques ? ».

H.fr : Et que lui avez-vous répondu ?  
RL : « On n'est pas professionnel parce qu'on n'a pas cumulé les 507 heures réglementaires pour prétendre au statut d'intermittent du spectacle ? ».
OC : Nos comédiens, par exemple ceux du Théâtre du Cristal, collaborent avec des intervenants artistiques toute l'année, c'est un métier à plein temps. Sur leur fiche de paye figure bien la mention « Comédien ». Il n'y a aucun doute sur le fait que ce sont de vrais pros.

H.fr : Le Théâtre du Cristal, dont vous êtes le directeur artistique, c'est quoi ?
OC : C'est une compagnie artistique fondée en 1989 qui a créé une quinzaine de spectacles d'auteurs contemporains. Depuis 2004, nous sommes partenaires de l'Esat la Montagne (association Haarp) pour former des personnes en situation de handicap au métier d'acteur professionnel. Nous avons actuellement une quinzaine de comédiens permanents et déjà 4 000 personnes handicapées en pratique amateur.

H.fr : Comment réagit le grand public lorsqu'il voit des comédiens en situation de handicap sur scène ?
RL: La rencontre du public avec ces plateaux « étranges » est toujours une expérience singulière. Il y a des rires, de l'empathie, de l'étonnement, des refus aussi. Tous types de réactions et pas forcément attendues. C'est la conception même de l'art qui est interrogée, cet affrontement qui le nourrit depuis la nuit des temps. C'est là que le spectacle de rue est le plus efficace.

H.fr : Sur une programmation axée sur le handicap, arrivez-vous à mobiliser le public habituel des théâtres locaux ?
OC : Je ne vais pas vous mentir, on a un peu plus de mal à remplir que d'habitude. Il faut le dire sans vraiment le dire ; c'est subtil. Dans le programme, on mise surtout sur l'aspect artistique, et le handicap n'est pas volontairement mis en avant. Mais le public qu'on gagne une première fois sur ce type d'évènement on le gagne pour toujours. Et puis, il y a aussi les résidents des établissements médico-sociaux qui ont alors l'opportunité de sortir de leur cadre de vie habituel et qui, pour certains, poussent pour la première fois la porte d'un théâtre.

H.fr : Et, parfois, c'est le théâtre qui pousse la porte de leurs institutions…
OC : Oui, nous faisons en sorte de favoriser la rencontre entre ces deux univers. En 2010, nous avons mis en place un pôle « art et handicap » dans le Val d'Oise avec l'aide du Conseil départemental. Nous travaillons actuellement sur des conventions de partenariat entre les établissements culturels et médico-sociaux. Ce lien n'est pas encore naturel ; ces derniers travaillent en général en autarcie et recherchent les ressources en interne, parce que le culturel, c'est ce qui vient souvent en dernier. Par exemple un éducateur un peu musico va organiser un atelier ; c'est bien mais on souhaite aller plus loin en proposant une vraie formation.

H.fr : Que leur proposez-vous durant ce stage ?  
RL : C'est sur sept jours. Il s'adresse aux éducateurs et au personnel d'encadrement afin de les aider à nourrir le projet d'établissement. Ils peuvent, notamment, assister à des répétitions. L'idée c'est de leur permettre de prendre conscience que les personnes handicapées qu'ils accompagnent peuvent avoir de vrais talents. C'est ce travail de terrain qui va construire la base de nos prochaines résidences en 2018.

H.fr : Cette fusion entre vos deux festivals est une nouvelle étape mais vous voyez plus loin encore…
RL : Eh oui, on se dit pourquoi pas le Festival In d'Avignon. On a envie d'y croire grâce à notre mécène, la Fondation Crédit coopératif, qui est aussi celui d'Avignon. Ce serait une occasion formidable pour tendre des passerelles avec le grand public… Selon son président, « C'est une belle piste à creuser ».

H.fr : Un dernier mot ?
RL : Le peintre Georges Braque a dit : « L'art, c'est une blessure qui se transforme en lumière. » C'est un peu ce qui guide notre action… sources Handicap.fr

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Danse comme si personne ne te regardait...

1 Mars 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #Reconnaissance professionnelle, #social, #Hebergements pour adultes EPHAD Maintien à domicile, #Moniteurs d'ateliers

 

 
Dans le cadre de son appel à projet « ARTDESSENS », le Conseil Régional du Languedoc Roussillon souhaite promouvoir l’accès à la culture et à la pratique culturelle des personnes en situation de handicap, et ainsi « dépasser les regards ». En d’autres termes, il s’agit de travailler sur la déconstruction des préjugés et stéréotypes portés sur le handicap, grâce à l’art. Ce même objectif est l’un des piliers du travail effectué au quotidien par le MRAP 66, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, qui combat l’ensemble des formes de discriminations. S’il est parfois difficile de s’exprimer par la parole, la danse permet d’exprimer l’ensemble de ses émotions par le corps, par le visage…en particulier la danse contemporaine qui va à l’essentiel des sentiments. Elle permet l’échange, le partage et la cohésion entre les êtres. « La danse contemporaine est l'art de raconter une histoire avec ton corps. Elle peut emprunter tous les styles, car la danse est plurielle. Elle communique un message, une émotion.... » De ces constats et de l’opportunité qu’offre le festival ARTDESSENS, a émergé notre projet d’ateliers de danse contemporaine de type « stages d’été », en faveur d’un public mixte, soit des personnes en situation de handicap mental et des personnes non porteuses de handicap. Porté par l’association MRAP 66, il sollicite un partenariat avec trois autres associations : la compagnie de danse Vent de Sable, l’association Passe Partout et l’association REAL TV 66 et le photographe Giorgio Menegoni.
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Un film réalisé par des usagers d'ESAT rennais primé

28 Février 2018 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #société, #social, #VIE SOCIALE, #Hébergement Vie sociale

"Pas de 2" un film réalisé à l'Esat les Ateliers de l'Espoir à Rennes, primé au festival Regards Croisés de Nimes un film à regardez sans modération...

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