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LE BLOG DU CAC-FORMATIONS

S.I.A.E : structures d'insertion par l'activité économique:mode d'emploi

1 Mai 2015 , Rédigé par CAC-FORMATIONS Publié dans #société, #Moniteurs d'ateliers, #Reconnaissance professionnelle, #Vie Sociale

Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) permettent d’offrir une deuxième chance à des personnes en difficulté sociale ou professionnelle en couplant un contrat de travail avec un accompagnement individualisé dans le cadre d’une activité économique.

le CAC FORMATIONS acteur de la formation en secteur protégé (ESAT et Entreprises Adaptées) est également sollicité par les SIAE, pour la formation et l'accompagnement des personnes. Ces établissements nous confiants avoir eu souvent du mal par le passé à trouver des organismes de formations connaissant toutes les problématiques de l'insertion par l'économique.

Leur cadre législatif, posé par la loi de lutte contre les exclusions de 1998, a fait l’objet de deux réformes, en 2005 et 2008, destinés à valoriser cette forme spécifique d’accès au travail. Leur objectif ? Permettre « à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion professionnelle », comme le précise le code du travail.

Ces structures fonctionnent comme des entités économiques à vocation sociale : elles produisent des biens et/ou des services et doivent atteindre un équilibre financier, tout en travaillant activement à la réinsertion professionnelle et sociale des personnes employées.

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La situation de chaque personne embauchée est spécifique : si certains sont par ailleurs hébergés et accompagnés au sein du CHRS auquel la SIAE s’adosse, d’autres disposent d’un logement autonome ou vivent avec leur famille. « Nous suivons une procédure de recrutement formalisée », détaille Hatice Yetis, l’une des coordinatrices des ateliers de Mulhouse, dont l’activité porte sur le tri, la valorisation et la revente d’objets en tous genres.

« Les postes à pourvoir font tout d’abord l’objet d’une diffusion par Pôle Emploi, puis, sur la base des très nombreuses candidatures que nous recevons, nous confie sa responsable » Pour les personnes embauchées, l’objectif de ce type d’emploi est multiple : ne plus rester inactif, enrichir ses savoir-faire et ouvrir ses perspectives professionnelles, tout en travaillant dans un cadre favorisant l’entraide et la confiance en soi.

« Nous assurons un accompagnement personnalisé comportant à la fois un volet social (ouverture de droits, mutuelle de la FADS, dossiers administratifs, etc.) et un volet professionnel », explique Fabien conseiller en insertion professionnelle l « Et nous nous efforçons de coordonner cet accompagnement avec celui souvent assuré à l’extérieur (par la CAF, etc.), afin d’éviter les doublons », complète Marina ...

Les SIAE emploient des personnes aux parcours souvent heurtés : « Après avoir été vendeuse et caissière en boulangerie, puis avoir consacré plusieurs années à m’occuper de ma grand-mère malade d’Alzheimer, mon âge et cette interruption de parcours professionnel ont été des facteurs très handicapant lorsque j’ai recherché de nouveau un emploi », témoigne Patricia Pluskota, embauchée aux ateliers de Mulhouse depuis la fin 2008.

Les freins à la réussite d’une expérience en SIAE sont toutefois nombreux. Outre le faible niveau de qualification et les difficultés spécifiques auxquelles certains sont confrontés (faible maîtrise de la langue française à l’écrit et/ou à l’oral, etc.), les publics accompagnés n’échappent pas aux problématiques structurelles affectant la société française contemporaine : « Les salariés seniors, qui se retrouvent au chômage après 20 ou 25 ans de carrière dans la même entreprise dont ils viennent d’être licenciés, sont en situation très difficile », témoigne Fabien Neyroud.

« Nous travaillons avec un nombre croissant de jeunes majeurs sans formation ni repères, perdus dans la vie sociale », constate, pour sa part, Josyane Seychal, l’autre coordinatrice des ateliers de Mulhouse. Pour dépasser ces freins, les SIAE doivent faire preuve d’innovation et adapter leur cadre de travail. Le parcours de chaque personne accompagnée fait l’objet d’une évaluation régulière, afin de maintenir une dynamique. L’emploi en contrat aidé se veut en effet un tremplin en vue d’une perspective professionnelle pérenne.

Les avantages des SIAE sont donc nombreux, même si leur alchimie et leur équilibre demeurent fragiles. Pour l’établissement auquel la SIAE s’adosse, les retombées peuvent être très positives en termes de partenariats locaux, de notoriété et d’implantation territoriales.

Pour les personnes qui travaillent en SIAE, la consolidation du parcours professionnel peut aller de pair avec les bénéfices liés à la mixité sociale et à la solidarité d’équipes de travail pas tout à fait comme les autres. Enfin, ces structures peuvent apporter des réponses aux multiples nouvelles formes de précarité contemporaines, dans un cadre collectif solidaire.

Guy Cantorenne

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