Elles subissent de plein fouet les augmentations vertigineuses des prix du gaz et de l’électricité. Face à un mur, exclues des dispositifs d’aides, tirent la sonnette d’alarme.
Chez Farbal, concepteur, fabricant et installateur de machines d’emballages sous film plastique à Blois, le contrat d’électricité passé avec TotalEnergies arrivait à échéance fin septembre 2022. « En juillet, dans le cadre de la renégociation, on m’a proposé un prix de 700 € du mégawatt heure contre 70 € en 2018. Cela a été la grosse panique, explique le dirigeant Jérôme Galpin. Je suis passé par des courtiers, des centrales d’achat. On n’a pas obtenu mieux. Comme on voulait sécuriser le contrat, nous sommes revenus chez EDF avec qui on paie “ seulement ” sept fois plus cher. » Désormais, il doit s’atteler à son contrat de gaz : « Ça s’annonce peut-être pire ». Il ne va pas avoir le choix de modifier ses prix, de rogner ses marges sachant qu’il a également augmenté ses salariés le 1er août dernier.
« Ces 1.000 % de hausse sont inacceptables » Son bilan sous les yeux, Blandine Chaumontel, gérante de Val de Loir injection à Montoire, a subi une hausse de 53 % du coût de l’énergie sur les onze derniers mois comparés à l’année d’avant. « Notre entreprise ne rentre dans aucun des critères des aides proposées par l’État, alors qu’il faudrait soutenir la production française », lance l’entrepreneuse qui n’envisage pas de faire appel au chômage partiel.
« Nous sommes tous fatigués, poursuit Rébecca Delhuvenne. On se bat mais on n’a plus autant d’énergie qu’avant. »
« Ces 1.000 % d’augmentation que subissent certaines entreprises sont inacceptables, martèle Laurent Kopp, le président de la CPME 41. On devrait être en capacité de canaliser ces hausses, à pas plus de 15-20 % par an. Le paradoxe, c’est qu’il y a du travail, mais on ne peut pas tout honorer à cause du coût de l’énergie et du manque de personnel. Nous avons été drogués à des prix corrects de l’énergie pendant des années sans en prendre conscience. Il faut aujourd’hui que les chefs d’entreprises aient la capacité de produire 30 % de leur énergie pour amortir ces coûts. On a pris du retard. »