Installée à Sartène depuis 2010, l’association Philia accueille des personnes en situation de handicap mental, ou psychique avec ou sans troubles associés, ainsi que des personnes atteintes de trisomie 2.
Ce matin-là, à Sartène, la journée au service d'accueil de jour de l’association Philia commence par le rituel habituel : acheter le journal et le pain, puis lire l’horoscope en buvant un café.
Ouvert cinq jours par semaine, le local situé en plein centre-ville accueille jusqu’à dix bénéficiaires. Il s’agit de personnes adultes en situation de handicap mental, ou psychique avec ou sans troubles associés, ainsi que des personnes atteintes de trisomie 21.
Toutes sont reconnues par la maison départementale pour les adultes handicapés ) et résident dans la microrégion Sartène, Valinco, Alta Rocca.
Foot et équithérapie
L’association dispose d’un minibus et d’un chauffeur salarié, qui chaque matin et chaque soir assure le transport des bénéficiaires. Deux Accompagnants éducatif et social, une directrice et une secrétaire composent le reste de l’équipe.
Le principe : sortir les bénéficiaires de l’isolement, les accompagner vers une meilleure autonomie, notamment grâce à de très nombreuses activités (art-thérapie, équitation, football, tennis de table, etc.), une cuisine éducative et des sorties thématiques.
Valérie Devemy, directrice de Philia. Nous lui donnons la possibilité de venir passer trois mois chez nous pour voir comment ça se passe. Ensuite, si ça se passe bien, on établit un programme personnalisé individualisé (PPI). Comme tout le monde est différent, chacun a son PPI. En fonction de ses objectifs, on lui proposera des activités. Tout le monde ne fera pas la mosaïque ou le football ou l’équithérapie. C’est en fonction du programme”.
Financée par la Collectivité de Corse, l’association Philia existe depuis 2010 et a été créée à l'initiative de Marie-Louise Galeazzi. Désormais retraitée, elle demeure présidente de la structure et reste très présente auprès des bénéficiaires.
"À l’époque, il n'y avait rien dans le rural"
À l’origine de la création de Philia, il y a la volonté de créer une structure de ce type en dehors des centres urbains.
"À l’époque, il n’y avait rien dans le rural, il y avait une très grande demande de la part des familles, explique-t-elle. L’unique alternative, c’était l’hôpital psychiatrique de Castelluccio." L’ouverture des portes de Philia a donc été une bonne nouvelle pour les familles.
"Elle a également été bénéfique pour les bénéficiaires et même pour les Sartenais, sourit Marie-Louise Galeazzi. Cela a permis de faire évoluer le regard des gens sur le handicap. Les gens les connaissent, les acceptent, les protègent. Ils ont une place, ils ne sont pas cachés à la maison, ils ne sont pas seuls."
Association d’utilité publique, Philia peut recevoir à ce titre dons et legs. Un service d’accompagnement à la vie sociale est également disponible en corse.